:En vie urbaine par ceux qui le font

Les 29 et 30 juin, tremplin rap, contest de skate et jam graffiti donneront le coup d’envoi du 5e festival En vie Urbaine. Rencontre avec deux des membres de l’association : Mathieu Reverdito, le président et Xavier Degrolard, membre actif.

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Les 29 et 30 juin, tremplin rap, contest de skate et jam graffiti donneront le coup d’envoi du 5e festival En vie Urbaine. Rencontre avec deux des membres de l’association : Mathieu Reverdito, le président et Xavier Degrolard, membre actif.

  • En vie urbaine commence donc dès ce week-end ?

Mathieu : Le festival aura lieu en septembre du 14 au 28. Mais nous organisons un pré-festival en juin. Il prendra la forme d’un tremplin rap au Bistrot de l'Eclusier le samedi 29 juin. Le lendemain, au skate park, nous mettons en place une jam graffiti et un contest skate.

  • En quoi consiste ce tremplin rap ?

Mathieu : Il s’agit d’un concours entre rappeurs, au Bistrot de l’Eclusier. Chacun aura dix minutes sur scène pour convaincre un jury composé de quatre spécialistes de la musique et des médias. Nous avons reçu quinze candidatures, neuf ont été retenues : Kirka, RG 42, La Sanction, Norty, 79 P-digré, Ekim, Tactical, Khaliss music entertainment et Sizaye. Parmi eux, quatre ont déjà participé les années précédentes. Après le tremplin, les spectateurs pourront assister au concert du rappeur français Saké.

  • Qui dit concours, dit quelque chose à gagner…

Mathieu : Oui, les trois premiers gagneront un accompagnement sur le travail scénique au Camji, à la rentrée. Tout ça pour les préparer au passage en première partie du rappeur américain Planet Asia, le 28 septembre au Camji. Ils auront aussi droit à quelques heures d’enregistrement au studio professionnel niortais Décibels animés. Le vainqueur pourra en plus se produire sur une scène nantaise à l’occasion des qualifications du Tremplin Buzz Booster.

  • Et le dimanche 30 juin, au skate park, quel sera le programme ?

Xavier : Si en septembre nous invitons des graffeurs « nationaux », nous offrons en juin une tribune à nos artistes locaux sur les murs du skate park. Ils pourront s’exprimer pendant le contest skate qui se déroulera à côté.

  • Il s’agit de la 5e édition du festival En vie urbaine. Pouvez-vous nous rappeler l’origine du projet ?

Mathieu : Ni Xavier ni moi n’étions à l’origine de l’histoire. Tout est parti de cinq potes, en 2006. Des passionnés de basket de rue et des cultures urbaines en générales qui ont voulu organiser un tournoi sur le playground du Clou-Bouchet. Petit à petit l’événement a grossi.

  • Qu’est-ce qui réunit des disciplines aussi différentes que le skate, la danse, le rap ?

Xavier : Le socle commun à toutes ces disciplines c’est le hip hop. Cette culture urbaine est née aux Etats-Unis dans les années 70 et a atteint la France dans les 80’s.
Mathieu : On parlait au départ d’un fait de passage, qui ne durerait pas. Puis les cultures urbaines sont devenues une culture à part entière…

  • Quelles sont les valeurs véhiculées par ce mouvement ?

Xavier : Il ne faut pas entendre l’aspect ghetto, dans urbain…
Mathieu : Les valeurs affirmées du hip hop sont : Peace, unity, love and having fun (paix, unité, amour et s’amuser, ndlr). Il s’agit de lutter contre toute forme de violence, de s’engager contre les discriminations.

  • Comment assouvissez-vous votre passion pour cette culture ? L’offre ne semble pas pléthorique…

Xavier : Si, il y a beaucoup d’événements un peu partout. On se déplace régulièrement pour aller voir des choses dans la région : au Confort moderne de Poitiers, à la Sirène sur La Rochelle, à Bressuire, à Thouars… Il y a de plus en plus d’événements dédiés. Sinon le hip hop est présent dans la programmation des gros festivals.
Mathieu : Je pense aussi à un festival nantais Hip Opsession, organisé à Nantes en février. Nous restons attentifs, à l’affut, à l’écoute, pour voir ce qui marche.

  • Vous êtes neuf membres, tous bénévoles, dans l’association En vie urbaine. Qu’est-ce qui vous demande le plus de travail pour parvenir à organiser cet événement ?

Mathieu : Le plus chronophage, c’est l’aspect administratif, les recherches de subventions par exemple… Le festival est soutenu par plusieurs partenaires institutionnels : la Ville, la Région, le Département et privés comme GrDF et le Crédit Mutuel. Le budget est d’environ 30 000 euros.
Xavier : Le conseil d’administration se réunit toute l’année, environ une fois toute les trois semaines. Sinon on se voit presque tous les week-ends. Nous sommes bénévoles mais notre démarche est professionnelle. Nous tenons à proposer quelque chose qui tienne la route. Nous sommes de plus en plus reconnus, les partenaires nous font confiance.

  • Preuve de votre développement, vous nouez de plus en plus de partenariats avec d’autres structures culturelles.

Xavier : Oui par exemple cette année nous nous sommes rapprochés des bars du centre-ville comme l’Eclusier, l’Arrosoir, l’Entr’acte. Nous espérons mettre le festival au cœur de la ville, faire bouger Niort. Nous voulons élargir notre proposition tout en nous appuyant toujours sur le Camji, le Moulin du Roc, le magasin Rockslide, à nos côtés depuis le début.
Mathieu : Cette année nous avons aussi noué un partenariat avec l’événement graff - street art Le 4e mur, qui a lieu en octobre. Une expo du graffeur Alëxone sera organisée conjointement. Et la compagnie E.go nous a rejoints pour la partie danse.

  • Vous serez encore plus visibles cette année. Votre programmation sera plus accessible.

Xavier : Oui. Déjà le fait d’être la plupart du temps en accès libre et gratuit facilite les choses. En plus d’être présents dans les bars, nous serons visibles le samedi après-midi (28 septembre) en plein centre-ville. Ce sera notre journée événement avec un battle danse de haut niveau, des démonstrations de BMX et de skate et de slackline (équilibre sur une sangle, ndlr)… L’objectif est de faire découvrir tout ça au plus grand nombre, de démocratiser les cultures urbaines.

  • Les jeunes des quartiers doivent être les plus sensibles au sujet du festival. Vous adressez-vous particulièrement à eux ?

Mathieu : Oui, mais si nous regrettons de ne pouvoir faire un vrai travail de suivi à l’année. L’un de nos objectifs est de toucher ces jeunes-là par l’intermédiaire des CSC de Part et d’autres au Clou-Bouchet et du Parc, à la Tour-Chabot, où je suis animateur. Des initiations à la danse hip hop, au graff et à la beatbox (boîte à rythmes), seront organisées durant la semaine avec un temps fort le mercredi 25 après midi et le vendredi 27 en fin d'après midi.

  • En vie urbaine rassemble de nombreuses disciplines très différentes. Comment vous répartissez-vous les compétences ?

Xavier : Tout dépend. En matière de graff nous avons un spécialiste dans l’asso : c’est Alexis. Il connait les acteurs locaux. Pour le skate nous confions la partie au responsable du magasin Rockslide, le BMX à un autre partenaire indépendant. La danse est confiée aux spécialistes de la compagnie E.go…

  • Combien de membres (très) actifs serez-vous pendant le festival ?

Mathieu : Il y aura au moins vingt bénévoles sur l’événement. Mais nous sommes ouverts à toute offre de participation.

+ d'infos : programme En vie urbaine

Le programme du 29 juin
Le programme du 30 juin
Le programme de septembre

Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(Le 20 juin 2013)