Ariel Borujow, ingénieur du son et mixeur new-yorkais, vient de mixer dix morceaux de dix groupes niortais pour le projet « From Niort to New-york ». Qu’a-t-il pensé de cette expérience qui marquait aussi sa première venue en France et en Europe ? Entretien.
Réputé pour être l’un des meilleurs ingénieurs du son de Manhattan, mixeur et producteur, Ariel Borujow est venu à Niort, en novembre 2013, pour animer une Master Class sur le mixage et la production. Dix groupes niortais ont eu la chance de voir leurs créations passer entre ses mains expertes pour composer la playlist d’une compilation nommée « From Niort to New-York ».
Une expérience pour cet homme qui a l’habitude de collaborer avec les plus grands noms, de Black Eyed Peas à Madonna, de Puff Daddy à Eminem, de Kanye West à Nicki Minaj… Et qui traversait pourtant l’Atlantique pour la première fois.
- Qu’avez pensé des groupes niortais avec lesquels vous avez eu à travailler. Et leur musique, bien sûr ! Qu’est-ce qui vous a le plus surpris, étonné ?
Ariel Borujow : Je pense que c’est de voir combien les musiciens d'ici sont différents de ceux des Etats-Unis. Voir jouer ces artistes indépendants, qui incluent des jeux de scène, des accessoires, etc. dans leur show, c’est quelque chose qu’on voit rarement aux USA. Même les groupes les moins connus enrichissent tellement leur prestation scénique. C’était impressionnant pour moi. Je dois dire que la plupart des groupes étaient vraiment bons. J'ai apprécié l'écoute de tous les morceaux qu’ils m’ont soumis.
- Qu’est-ce qui est le plus difficile, mixer une superstar ou un groupe local ?
Ariel Borujow : Ca dépend. En général, la superstar a une production incroyable derrière elle, un producteur top niveau qui suit tout le processus du mixage. A partir du moment où tu reçois les fichiers, le travail peut être très facile. Quand tu mixes un groupe local, il faut souvent tout reprendre à zéro. Apporter ta vision des choses. La plupart du temps, ils n’ont pas enregistré en studio, avec un ingénieur du son expérimenté. De nos jours, beaucoup de musiciens enregistrent à la maison, donc les fichiers que je reçois ne sont pas d’une extrême qualité. Donc le mixage nécessite plus d’attention et de travail.
- Faites nous rêver. Avec quelle superstar travaillez-vous en ce moment ? Ou prochainement ?
Ariel Borujow : La meilleure réponse que je puisse donner, c’est que tu ne sais jamais si le prochain artiste avec lequel tu vas travailler n’est pas la prochaine superstar.
- Quand vous êtes venu à Niort en novembre dernier, c’était votre premier voyage en France et même en Europe. Vous avez aimé ?
Ariel Borujow : Oui, c’était ma toute première fois. C’est l’une des meilleures expériences que j’ai eue à ce jour. A part la cuisine qui est exceptionnelle, j’ai trouvé les gens très chaleureux et il y a tellement d’histoire ici.
- Vous reviendrez pour poursuivre l’expérience de cette Master Class et du projet « From Niort to New-York » ?
Ariel Borujow : Absolutely ! J’ai très hâte de revenir.
Propos recueillis (en anglais) par Jean-Philippe Béquet
(Le 18 mars 2014)
