:À la recherche de Marguerite Cloud, gantière

Les élèves de "L'Artelier" du collège Gérard Philippe offrent une visite très singulière des anciennes usines Boinot.

Lieu
rue de la chamoiserie 79000Niort

FR

 

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Description

Les élèves de "L'Artelier" du collège Gérard Philippe offrent une visite très singulière des anciennes usines Boinot.

Les seize jeunes élèves de cette classe de 4ème du Collège Gérard-Philipe ont du mal à contenir leur passion. Ils se bousculent pour demander la parole à leur professeur de français Stéphanie Breuil.
Il faut dire que le projet qu'ils mettent en place depuis le début de l'année 2014 a de quoi enthousiasmer : inventer la vie d'une gantière des usines Boinot pour ensuite proposer au public, une visite-guidée théâtralisée du site niortais. « Nous essayons de faire croire qu'elle a vécu » raconte Carla. Et pour que ce soit crédible, l'existence de cette humble ouvrière niortaise a été pensée jusque dans les moindres détails. Ce récit sera dévoilé le mardi 20 mai, à partir de 18 h 30 aux Usines Boinot.
« Elle s'appelait Marguerite Cloud. Elle est née en 1903 et est morte en 1996 », raconte Margot. Et Mathieu de reprendre : « Elle travaillait chez elle : elle habitait à côté de l'usine Boinot où on faisait de la ganterie et du chamoisage ». « Le dimanche, elle allait au foot avec son père, qui avait perdu une jambe à la guerre de 14 » continue Enzo. « Un jour, le gardien des Chamois lui a envoyé le ballon sur la tête sans le faire exprès : c'est comme ça qu'il se sont rencontrés, Auguste et Marguerite ».
Car la vie professionnelle de Marguerite ne sera pas le seul aspect évoqué. On parlera aussi de ses loisirs. « Elle allait aux jardins ouvriers avec son amie Louise, qui était la petite amie de l'attaquant des Chamois » raconte Victorien. Tout ce petit monde se retrouvait au bar du papa unijambiste de Marguerite : « Le Chabifoot ». Dans une salle réservée aux ouvriers, dissimulée derrière une étagère, on s'amusait à lancer de petites boules de cuir sur un chamboul'tout à l'effigie des chefs…

Pour être incollables sur l'histoire industrielle locale, les seize auteurs en herbe sont d'abord allés au Musée d'Agesci pour se familiariser avec les différentes étapes de la transformation de la peau. A fur et à mesure que leur récit progresse, la comédienne Vanessa Karton sème des pistes de recherche : « Que faisait Marguerite quand il faisait beau ? » ; « Combien de temps pour une paire de gants ? ». À « Créa Solidaire », la recyclerie de Bessines, ils ont récupéré des objets qui illustreront leur déambulation et viendront compléter les installations qu'ils créent parallèlement avec le plasticien-photographe Jean Clisson.
Cet « Artelier » du collège Gérard-Philipe, soutenu par le Centre national des Arts de la rue, la Ville et le Conseil général dans le cadre de son projet « 500 millions d'années d'histoire locale en Deux-Sèvres », permet aux jeunes de mieux appréhender l'histoire locale et de profiter de la transmission de professionnels qui viennent parler de leur passé de gantier, comme  par exemple Daniel Morand qui travailla de 1954 à 1969 à la ganterie de luxe Artémis.


Oganisateur

  • Collège Gérard Philippe