:Marin Ledun face aux lycéens

Dans le cadre des rencontres autour du polar, programmées du 26 au 31 mars 2012, l'écrivain Marin Ledun rend visite aux lycéens.

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La Ville prépare la troisième édition des rencontres autour du polar, programmée au Pilori, du 26 au 31 mars 2012. Dans ce cadre, l’auteur de roman noir Marin Ledun rend visite cette semaine aux lycéens niortais.

Cette année, la manifestation dédiée au roman noir, précédemment intitulée " Mai mois du polar", aura lieu au Pilori, du 26 au 31 mars. Une expo de BD est prévue, des lectures, des échanges avec des écrivains… Si un patronyme reste à trouver, le travail de médiation a néanmoins commencé. Ainsi, le service culturel de la Ville a-t-il organisé cette semaine des rencontres avec l’auteur Marin Ledun dans les lycées. Demain jeudi, il clôturera son parcours, auprès des secondes de la Venise-Verte et de Paul-Guérin.

Flot de questions
Ce mardi 13 décembre, à 14h, la trentaine d’élèves de 1ère L de Paul-Guérin a rendez-vous avec le romancier. Passés les premiers instants d’embarras, les questions fusent :
Pourquoi avoir choisi le genre du roman noir ? Vos textes sont-ils bons dès le premier jet ? Comment choisissez-vous les lieux où se déroulent vos intrigues ? Dans Vendeurs de cadavres, quelle est votre hypothèse sur l’identité de la femme ? Dans Fractales, pourquoi Marion tue-t-elle Eva ?...

Un monsieur barbu et souvent mort
Marin Ledun, qui a déjà rencontré les élèves niortais au printemps dernier, se félicite de ce contact. "Cela permet de sortir du cliché de l’écrivain perçu en vieux monsieur barbu et souvent mort, explique-t-il. C’est aussi un moyen de démystifier l’écriture, de donner aux jeunes l’envie d’entretenir leur rapport à l’écrit."
L’auteur, inquiet de l’éloignement progressif des lycéens avec la lecture, va même plus loin : "Aujourd’hui, quand on voit où sont situées les priorités éducatives, parler et enseigner la littérature devient presque transgressif."

Rencontres en pagaille
Grâce à Marion Nemeth, leur prof de Français, ces élèves de 1ère L seront rapidement rompus à l’exercice de la rencontre littéraire. Après avoir assisté à la remise du prix Renaudot des lycéens attribué à Delphine de Vigan début décembre, ils croiseront la route de la Suédoise Katarina Mazetti le 25 janvier. Puis le 23 février c’est Mathias Énard, le célèbre auteur niortais, qui échangera avec eux "notamment sur son ouvrage Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants", précise Marion.

12 versions pour un roman
Ainsi, ce mardi, au contact de Marin Ledun, le profane aura appris, entre autres choses :
    - que le roman noir est une littérature dite du désordre. Né aux Etats-Unis au moment - de la crise de 29, elle se nourrit de critique sociale et surf sur le chaos du monde. En France, elle a émergé dans les années 70, au moment de la première crise pétrolière, sous la plume de Jean-Patrick Manchette.
    - que le roman noir dépeint la pure réalité sociale en osant aborder les thématiques les plus taboues. Il est non consensuel et en cela peut être qualifié d’utile à la société.
    - que pour Marin Ledun, la première mouture d’un roman est écrite en un mois. Le travail de réécriture peut durer de six mois à plus de deux ans. Ainsi il a écrit douze versions "très différentes" de son roman La guerre des vanités avant la publication.
     - qu’en France, seuls 29 écrivains vivent uniquement de leur plume et qu’environ 2500 autres, vivent de leurs droits d’auteurs et d’activités parallèles (écriture de pièces pour la radio, animations d’ateliers…)
- que Marin Ledun vend entre 2000 et 5000 exemplaires de ses ouvrages, ce qui est mieux que la moyenne des auteurs.

Cet après-midi, une petite partie du voile s’est levé sur le mystérieux exercice de la création littéraire.


Découvrez Marin Ledun par le biais de sa pièce radiophonique Fractales.

(Le 14 décembre 2011)