:Les conseils des jardiniers de la Ville

Les jardiniers de la Ville donnent des conseils professionnels aux Niortais qui souhaitent cultiver leur jardin dans le respect de la nature.

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Les jardiniers de la Ville donnent des conseils professionnels aux Niortais qui souhaitent cultiver leur jardin dans le respect de la nature.

Le paillage biodégradable

Le paillage est un procédé simple qui consiste à recouvrir le sol avec des matériaux d’origine végétale ou minérale. Il limite la pousse des « mauvaises herbes » et protège des écarts de température, de l’évaporation de l’eau et de l’érosion. Les besoins en eau sont ainsi diminués et les arrosages réduits au minimum. Le paillage du sol réduit la température de surface en cas de forte insolation. Pour une température extérieure de 30°C, il fera 22°C sous un paillis de 8 à 10cm d'épaisseur. Le paillage constitue également une barrière partielle contre les chutes de températures. Il enrichit le sol en humus par sa décomposition ou son enfouissement. Il favorise également le développement des micro-organismes.

  • Arracher les « mauvaises herbes » et leurs racines avant de pailler.
  • Choisir un paillis naturel : paille, copeaux de bois, tonte de gazon, feuilles mortes… Les écorces de pin sont déconseillées car elles acidifient les sols. Vous pouvez utiliser cette technique partout dans votre jardin : potager, haies, jeunes arbres, massifs de fleurs.
  • Au printemps : retirez le paillage, le sol se réchauffe et cela évite la prolifération des parasites.
  • En été : lors des grosses chaleurs, épandre le paillis sur le sol humide. Pensez à le ratisser en période de sécheresse prolongée, afin de laisser la pluie pénétrer le sol.
  • En automne : couvrir le sol après l’avoir rendu plus meuble. Il aura, au printemps, une excellente texture et une fertilité élevée.

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Le compostage

Le compost est un humus excellent pour les plantes, c’est le résultat de la dégradation de vos déchets organiques (feuilles mortes, épluchures, tonte…). En faisant ce geste, vous réduisez le volume de votre poubelle, vous n’utilisez plus d’engrais chimiques.
Vous trouverez des bacs à compost en commerce mais vous pouvez également le construire vous-même à l’aide de palettes.

Pour faire un bon compost, utilisez :

Les déchets de cuisine

  • épluchures de fruits et légumes sauf les pelures d'agrumes (oranges, citrons, pamplemousses,...)
  • restes de repas sauf graisses, restes de viande et de poisson
  • coquilles d’œufs concassées
  • marc de café
  • thé, infusions...
  • pain rassis

Les déchets de jardin

  • fleurs fanées sauf végétaux traités chimiquement
  • feuilles mortes et tontes de gazon
  • déchets du potager
  • tailles de haies broyées sauf tailles de lauriers et de résineux (thuyas, cyprès, pins, ...)
  • mauvaises herbes non grainées

Autres

  • fumier d'animaux
  • cendre de bois
  • copeaux et sciures non traités
  • paille
  • foin

 

Trois engrais bon marché pour les plantes en pot :

- Incorporer à la terre les feuilles de thé ayant servi à l’infusion et arroser de temps à autre avec un reste d’infusion de thé.

- Le marc de café ainsi que les restes de vin sont d’excellents remèdes pour les plantes anémiées.

- Un autre excellent engrais à employer en alternance avec d’autres : des coquilles d’œufs finement pilées.

 

Du compost gratuit est à votre disposition à la déchetterie du Vallon d'Arty (Ste-Pezenne).

 

Un engrais naturel facile à réaliser
Le purin d'ortie a deux usages essentiels. Riche en azote, c'est tout d'abord un engrais efficace, qui stimule la croissance des plantes et les renforce contre certaines maladies. Ensuite, il présente un caractère répulsif pour les pucerons et les acariens.

Cueillir de grandes orties qui ne soient pas encore montées, à graines. Hacher grossièrement le produit de cette récolte, et mettez-le dans un bac en plastique.

Ajouter 10 litres d'eau pour chaque kilo d'ortie fraîche (ou 100 g d'orties sèches). Couvrir le bac et veiller à mélanger tous les 2 jours. Tant que des petites bulles apparaissent lorsque le mélange est brassé, la fermentation n'est pas achevée. Celle-ci dure une à 2 semaines selon la température ambiante (plus rapide s'il fait chaud).

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Le binage

Selon le dicton «  un binage vaut deux arrosages». Le binage permet d’avoir une couche de terre meuble (environ 2 cm) qui augmente la capacité d’absorption de l’eau et limite l’évaporation. Il permet également de limiter la prolifération des « mauvaises herbes ».

Pour vous débarrasser des mauvaises herbes dans les allées sans trop d’efforts, arrosez le sol avec de l’eau de cuisson des pommes de terre. La pomme de terre comme d’autres membres de la famille des solanacées, libère à la cuisson certaines toxines réputées herbicides.

L'eau

Pour préserver et économiser les ressources en eau :

- arroser le matin ou le soir, lorsque l’évapotranspiration est moins forte

- récupérer l’eau de pluie à l’aide de bacs ou d’une citerne enterrée dans votre jardin. (ex : déviation d’une gouttière pour l’eau d’une toiture).

- faisonner ses plantations en cultivant des légumes de saison et des plantes adaptées à notre région.

 

La prairie fleurie

La prairie fleurie est une bonne alternative écologique, simple d’entretien,  qui s’adapte à tous les sols. De plus, elle héberge de nombreuses espèces d’animaux (insectes pollinisateurs) amis du jardinier. Vos prairies fleuries doivent être composées principalement d'espèces locales (graminées, bleuets, coquelicots, adonis, ibéris amer, soucis, …).

Elle permet donc d’enrichir la biodiversité de notre territoire tant sur le plan faunistique que floristique, de laisser reposer la terre sur un espace du jardin (auparavant jardiné) comme dans le cas de la mise en jachère d’une parcelle.

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La lutte contre les "petites bêtes" embarrassantes

Certaines plantes (comme la capucine) attirent fortement les pucerons, par leur odeur et leur couleur. Leur utilisation permet d’attirer également les prédateurs (coccinelles, larves de chrysope) qui régulent ces populations. Les racines des oeillets d’Inde (ou Tagètes) chassent les vers ronds (ou nématode), et l’odeur du feuillage et des fleurs éloigne et désoriente de nombreux parasites.

Les carottes, par leur odeur, font fuir la mouche de l'oignon et la teigne du poireau.

Sauge, romarin, thym, moutarde, persil, trèfle, céleri et tomates éloignent la piéride du chou (papillon), les limaces et les escargots.

Le myosotis est un excellent compagnon pour les cultures de framboisiers. Son odeur permet d’éviter la prolifération du ver du framboisier.

La menthe verte ou poivrée, la sarriette vont éloigner les pucerons noirs des rosiers.

Plantez du fenouil à proximité des salades pour les protéger des attaques de limaces! Celui-ci dégage une odeur que ne supportent pas les limaces...

La lavande déplaît aux fourmis, limaces et escargots et protège les roses contre les pucerons.

L’absinthe ou armoise déplaît à beaucoup d’insectes. On la plante traditionnellement près des groseilliers pour protéger ceux-ci des parasites.

Les cendres de bois (non-peint, non-traité) refroidies repoussent les vers blancs, les escargots et les limaces. Il faut se limiter à environ une pelletée par mètre carré, en grattant légèrement le sol pour un enfouissement superficiel, au printemps ou à l’automne. Comme les sciures de bois et le marc de café, elles peuvent être aussi disposées en cordon autour de cultures fragiles pour faire obstacle au déplacement des escargots et limaces.
En plus, les cendres enrichissent le sol de calcium, de magnésium, de potasse et de phosphore. Mais en raison de la présence de calcium, il est préférable de ne pas les employer sur les massifs de plantes de terre de bruyère. Cette méthode est surtout adaptée dans un jardin avec une terre légère.

Une préparation liquide à base de chaux vive agricole, désignée sous l’appellation « lait de chaux », est un amendement calcaire pour rééquilibrer parfois les sols trop acides. Cette composition constitue également un antiseptique efficace par une application sur les troncs des arbres fruitiers tous les deux ans au milieu de l’hiver. Elle détruit les larves de parasites nichant sous l’écorce, ainsi que les champignons microscopiques qui attendent de développer des maladies (tavelure : tâches brunes sur les feuilles et les fruits, cloque,…).

Attention ! Protégez-vous soigneusement (gants, lunettes, manches longues et bottes) avant préparation ou application car la chaux vive est un produit dangereux, à manipuler avec précaution.
La chaux vive arboricole s'achète en jardinerie. Il s'agit globalement de verser la quantité voulue de chaux dans un seau métallique préalablement rempli d'eau. Il s'en suit un bouillonnement, qu'il faut contenir en couvrant le seau ! Après "ébullition", laissez le mélange reposer plusieurs heures. Ensuite, rajoutez un peu d'eau et remuez doucement pour rendre le mélange plus homogène et facile à appliquer.
Travaillez un jour sans vent et sans pluie.Le badigeon de chaux s'applique à la brosse ou au pinceau large (condamné après usage...), sur un tronc préalablement débarrassé des morceaux d'écorce mal accrochés ou décollés, des mousses et autres tissus abîmés qui constituent les premiers abris des larves. N'hésitez-pas à utiliser une brosse dure pour effectuer un meilleur nettoyage.
D'un prix de revient plus élevé, le blanc arboricole est un lait de chaux prêt à l'emploi vendu comme les peintures dans de grands seaux en plastique. Bien pratique si votre verger ne compte que quelques arbres, il est aussi plus facile à trouver.

 

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