:Big Data et les objets connectés

Dans le cadre de la journée « Big Data et infobésité », Pierre Formosa, directeur innovations chez Umanis, donnera une conférence sur les objets de l’internet. Smartphone, tablette, PC, montre... font de nous d'importants producteurs de données.

Publié le

Dans le cadre de la journée « Big Data et infobésité », Pierre Formosa, directeur innovations chez Umanis, donnera une conférence sur les objets de l’internet. Smartphone, tablette,  PC, montre… font de nous d'importants producteurs de données.

Dès que nous utilisons notre carte bancaire, notre smartphone, notre compte sur un réseau social ou encore notre messagerie, nous générons de manière instantanée et en nombre des données récupérables. C'est ce qu'on appelle le Big Data. Jeudi 20 mars, dans le cadre de la journée «Big Data et infobésité» à l'Acclameur à Niort, Pierre Formosa, directeur innovations chez Umanis, donnera une conférence sur ces objets de l’internet qui, à nos dépens, font de nous des producteurs de données. Il explique les enjeux, les risques et les incidences de leur utilisation dans notre vie quotidienne.

  • Quelle définition donnez-vous au Big Data, chez Umanis ?

Pierre Formosa : "Il existe plusieurs définitions du Big Data. Nous n’avons pas une définition arrêtée, mais considérons qu'un ensemble de caractéristiques réunies nous permet de positionner ou non un projet dans le domaine du Big Data. La volumétrie des données est le premier argument avancé naturellement, mais pas suffisant selon nous. Il y a aussi l’imprévisibilité dans la création et la transmission de l’information et l’hétérogénéité des sources de données. Clairement, aujourd’hui les « 3 V » (Volume, Vitesse, Variété) caractérisant le Big Data à l’origine, peuvent se voir compléter par d’autres « V » (Vélocité, Véracité …)".

  • On parle aussi d’infobésité.

Pierre Formosa : "Pour moi, l’infobésité est un faux problème. Depuis que l’informatique existe, le volume d’informations créées ne fait qu’augmenter. Le fait qu’il augmente dans des proportions très importantes vient de la multiplication des sources d’informations connectées. C’est l’accélération de la connexion qui provoque l’augmentation du volume. Mais l’infobésité d’aujourd’hui est minuscule comparée à la quantité d’informations que l'on manipulera dans 10 ou 20 ans. La vague de la volumétrie est encore devant nous, nous n’en avons que les signes avant-coureurs".  

  • En quoi le Big Data est-il si important pour l’avenir ?

Pierre Formosa : "Parce que c’est une révolution incontournable pour les entreprises. Qu’elles souhaitent prendre ce virage ou non, elles n’auront pas le choix parce que les changements que nous vivons dans nos modes de vie entrent dans un cycle. Les entreprises proposent de nouveaux services qui vont être captés par les consommateurs. Ceux-ci vont modifier leurs modes de consommation et ainsi engendrer de nouveaux services. Et ce cycle va aller de plus en plus vite. En France, actuellement, toutes les plus grosses entreprises sont sur la ligne de départ et s’observent. Mais je pense que le vrai départ se fera lorsque quatre ou cinq grands groupes industriels se seront lancés dans des projets de type Big Data."

  • Qu’est-ce que le Big Data peut changer au quotidien ?

Pierre Formosa : "Prenons l’exemple de la gestion des cartes de fidélité des magasins. Plus que bénéficier simplement de réductions au passage en caisse, on peut très bien imaginer une fusion entre les comportements d’achat sur internet et dans le magasin. Des sociétés mettront en place des systèmes avec un repérage de la carte de fidélité dans la zone de chalandise du magasin de façon à pousser sur le téléphone mobile une offre promotionnelle par rapport à ce que le consommateur a regardé sur le site web du magasin, mais qu’il n’aura pas acheté. Là, on est typiquement dans une application du Big Data.    
Les sociétés d’assurances imaginent des boîtiers électroniques embarqués dans la voiture pour analyser les comportements de conduite et ainsi moduler les primes d’assurances."


  • C’est très intrusif. L’exploitation des données personnelles ne pose-t-elle pas des problèmes juridiques ?

Pierre Formosa : "C’est extrêmement intrusif. Grâce aux objets connectés les entreprises vont disposer d’un patrimoine de données extraordinairement précises sur les individus. La Cnil est très vigilante là-dessus, mais elle a peu de moyens d’action parce que l’essentiel de ces données est stocké en dehors des territoires français et européen. Et puis, lorsque l’on crée un compte, on accepte des conditions générales d’utilisation, les fameuses CGU, que 99 % des gens ne lisent pas. Se retourner contre un site alors qu’on a accepté ses CGU devient alors très compliqué. Et il faut être conscient que les sites qui recueillent ces informations le font dans cet esprit-là. Donc on ne peut pas jouer les vierges effarouchées en leur reprochant d’utiliser nos informations."

  • Lors de la journée Big Data du 20 mars, vous allez donner une conférence sur le thème des objets de l’internet. Quels sont ces objets ?

Pierre Formosa : "C’est énormément de choses. C’est avant tout le smartphone, objet ultime visé par le marketing parce que c’est le seul dont on sait qui est derrière. La filiation avec cet objet est forte, on ne le prête pas, il est très personnel. Après, il y a la télévision, les tablettes, les PC, les montres, l’habitat… Tout est aujourd’hui connectable sur internet. C’est ça qui est assez extraordinaire. Après, est-ce qu’on doit voir ça comme de réelles avancées sociétales, c’est à voir ? Gazpar, le compteur gaz communicant, est une avancée pour GDF, pour le consommateur je suis moins sûr."

 

Propos recueillis par Jean-Philippe Béquet
(Le 7 mars 2014)

 

  • Umanis est une Société de services en ingénierie informatique (SSII) française basée à Levallois-Perret (92), qui possède une agence à Niort. Elle propose des solutions innovantes aux entreprises pour que celles-ci optimisent leurs usages des données du Big Data.

Actualités en relation