:A l'écoute des familles

Dominique Bodin, conservateur des cimetières et du crématorium assure avec son équipe une mission de service public à part dans un domaine en pleine évolution.

Publié le

Dominique Bodin, conservateur des cimetières et du crématorium assure avec son équipe une mission de service public à part dans un domaine en pleine évolution. A l'écoute des familles, ce service municipal s'adapte au changement des mentalités concernant les choix d’inhumation.

  • Aujourd’hui, comment la mairie répond-elle à l’évolution des demandes crémation ?

"Niort se situe dans la moyenne nationale. Actuellement, les demandes de crémation atteignent 30% contre 2 à 3% il y a trente ans. Nous avons bien sûr du adapter notre service à cette évolution. Le premier colombarium a été construit au cimetière de Grand Croix au début des années 80. Depuis deux autres ont été construits aux cimetières de La Broche et Souché. Notre crématorium créé en 1989 était le seul dans la région. Aujourd'hui, il est encore l’unique équipement du département et enregistre près de 1000 crémations par an.
Nous avons créé des jardins du souvenir, où les cendres peuvent être dispersées. Beaucoup de familles souhaitaient un lieu de recueillement plus individualisé et plus personnel. Notre service a proposé la création des jardins d’urnes qui regroupent de petites tombes qui permettent aux familles de placer une petite pierre tombale et de pouvoir fleurir le lieu."

  • Vous venez justement de construire une extension du jardin d’urnes au cimetière de La Broche. Elle a  entièrement été réalisée en régie municipale. Pourquoi ce choix?

"La fabrication en série des équipements cinéraires n'est pas toujours compatible avec la configuration de nos cimetières. Pour ce projet, nous avions besoin d’occuper un bout de terrain triangulaire très particulier. Pour des raisons économiques, mais aussi parce que nous avions les compétences techniques pour le faire, nous avons entièrement conçu et réalisé cette extension.
Nous avons imaginé un espace aux formes arrondies de coquilles Saint-Jacques qui « adoucissent » le côté rectiligne des lieux. La surface du jardin d’urnes a été doublée pour arriver à 100 places.
Notre équipement est copié par de nombreuses villes de la région. Et bien au-delà, un élu allemand en visite à Niort nous a demandé l’autorisation de le photographier  pour le reproduire dans sa ville."

  • A votre avis, comment l’évolution pourra-t-elle se poursuivre ?

"Les sondages d’opinion laissent penser qu’en 2050, plus de la moitié des personnes opteront pour la crémation. Aujourd'hui, la conservation des cimetières possède 668 cases de colombarium et 180 en jardins d’urnes. L’extension du cimetière de Grand Croix prévoit une partie entièrement dédiée aux cendres. Nous continuerons à nous adapter aux évolutions parce que les équipements actuels ne correspondront peut-être pas aux besoins de demain.
Les tombeaux sont construits avec des matériaux nobles tels que le granit, qui vient des quatre coins du monde. L’impact environnemental de son extraction et de son transport n’est pas pris en compte. Pas plus que le fait qu’aucune solution de recyclage des pierres tombales n’existe aujourd’hui. La prise de conscience pour le développement durable pourrait donc bien aussi passer par des cimetières écologiques."

 

Propos recueillis
par Hélène Chabbert