:"Attitudes" de Patricia Véniel

Que peuvent bien nous dire ces visages naïfs, leurs têtes penchées et cette main rubiconde posée en point d’interrogation ?

Lieu
1 place du Pilori79000Niort

FR

 

Informations 05 49 78 73 82

[IMAGE ALT] - Agrandir l'image, fenêtre modale

Duau

Dates :

Du mardi 19 novembre 2013 au samedi 21 décembre 2013 13h à 19h30 sauf jours fériés

Ouverture
mardi | mercredi | jeudi | vendredi | samedi | dimanche

Description

Que peuvent bien nous dire ces visages naïfs, leurs têtes penchées et cette main rubiconde posée en point d’interrogation ?

De l’autre côté du miroir, il y a la quête de l’autre, l’attention. Dans ce double face à face entre notre regard et l’œuvre, entre nous et notre reflet, Patricia Véniel interroge : lequel des trois (nous, notre reflet, la figure colorée) regarde l’autre avec le plus de sollicitude ? Voilà l’instant de grâce, infime, figé dans son infini : notre regard se plisse, se précise, nos sourcils se froncent, notre cou se penche, lui aussi, pour faire l’effort de bien regarder l’autre, par-delà notre reflet. Voilà l’art naïf de Patricia, baignant dans sa fausse naïveté.

Vernissage : vendredi 22 novembre, 18 h 30

 

Éclore, par accident
Il y a ceux, nombreux, qui vous assurent en souriant qu’ils sont tombés dedans tout petits. Patricia Véniel est tombé dans l’art par accident. Au sens propre. C’était en 1999, à 26 ans. La route ne l’a pas épargnée. Comment occuper une vie fracturée quand votre corps semble vouloir vous mettre hors-jeu ? La jeune femme a acheté un pinceau, des couleurs, plein de couleurs. L’artiste a éclos, en autodidacte. Une renaissance, en 2004, tout en donnant la vie à Lou…
Mais on n’efface pas ainsi des cicatrices rivées à l’âme. Sa première vie est indissociable de sa vision sociale du monde. Avant, elle travaillait dans un foyer, engagée aux côtés des sourds-aveugles. Elle a appris la langue des signes, le décryptage humain, tout en puisant une force foudroyante de vivre comme le handicap peut en créer. C’est sans doute cela « Le métier d’homme », celui écrit par Alexandre Jollien. Ainsi pose-t-elle son regard bleu sur le monde, en insatiable amoureuse de l’autre.

Fausse naïveté
Que peuvent bien nous dire ces visages naïfs, leurs têtes penchées et cette main rubiconde posée en point d’interrogation ?
Ils nous en apprennent d’abord un peu sur nous. Est-on capable de voir au-delà du reflet de notre propre visage intentionnellement plaqué sur cette vitre ? De l’autre côté du miroir, il y a la quête de l’autre, l’attention. Dans ce double face à face entre notre regard et l’œuvre, entre nous et notre reflet, l’intention de Patricia  est limpide : lequel des trois (nous, notre reflet, la figure colorée) regarde l’autre avec le plus de sollicitude ? Voilà l’instant de grâce, infime, figé dans son infini, que l’artiste aime sublimer par-dessus tout : notre regard se plisse, se précise, nos sourcils se froncent, notre cou se penche, lui aussi, pour faire l’effort de bien regarder l’autre, par-delà notre reflet.  Voilà l’art naïf de Patricia, nu, baignant dans sa fausse naïveté truffée d’intentions. Et d’attentions, surtout.

« Les miroirs sont comme la conscience. On s’y voit comme on est, et comme on n’est pas, parce que de même que devant sa conscience, celui qui se voit au plus profond du miroir tente de dissimuler ses laideurs et les arranger pour paraître à son avantage ».
Miguel Ángel Asturias (« Hommes de maïs », 1949)