:Maude Gratton : La musique en partage

Maude Gratton est née à Niort en 1983. Musicienne professionnelle, spécialiste du clavecin, de l’orgue et du pianoforte, elle mène une carrière internationale tout en entretenant des liens très étroits avec son territoire d’origine.

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Maude Gratton est née à Niort en 1983. Musicienne professionnelle, spécialiste du clavecin, de l’orgue et du pianoforte, elle mène une carrière internationale tout en entretenant des liens très étroits avec son territoire d’origine.

Après avoir installé, en 2011, une académie d’été à Saint-Loup-sur-Thouet, elle assure depuis 2012 la direction artistique du festival Musiques en Gâtine qui, du nord des Deux-Sèvres, rayonne jusqu’à Niort et dans toute la région.

  • Dans quelles conditions, où et avec qui avez-vous découvert la musique ?

Maude Gratton : Je suis née dans une famille dans laquelle la musique était très présente. À la maison, il y avait un piano et un clavecin, ma sœur Claire est violoncelliste, on allait beaucoup aux concerts, j’écoutais moi-même beaucoup de musique. C’est venu de façon très naturelle, en fait.

  • Où et avec qui avez-vous appris et progressé dans votre art ?

M. G. : J’ai rencontré différentes personnalités très marquantes. D’abord à l’école de musique de Niort, puis au conservatoire de Poitiers, où Dominique Ferran m’a beaucoup appris de l’orgue et du clavecin. J’ai aussi rencontré très tôt, à 13 ans, Pierre Hantaï qui est un très grand claveciniste français et l’organiste lyonnais Louis Robilliard. Puis, je suis montée à Paris, au conservatoire national supérieur de musique, tout en conservant des liens étroits avec mes anciens professeurs.

  • Vous habitez Paris, mais vous conservez un fort attachement à Niort et aux Deux-Sèvres. Quelle est la nature de ce lien ?

M. G. : Cet attachement tient au fait d’être né ici, d’y avoir travaillé, d’y avoir des amis, des partenaires musiciens, organisateurs de concerts, avec qui j’ai noué des liens solides. Il est aussi venu d’un orgue dans ce petit village de Saint-Loup-sur-Thouet sur lequel j’allais travailler quand j’étais enfant. Plus tard, j’ai eu envie d’y créer un projet pédagogique avec une académie d’été. Puis, en approchant la trentaine, dans mon engagement de musicienne d’aujourd’hui, j’ai trouvé cohérent de m’engager dans une démarche de partage de la culture. C’est devenu le festival Musiques en Gâtine et, petit à petit on arrive, cette année, à la 5e édition.

  • Vous avez créé l’ensemble Il Convito en 2005, vous n’aviez que 22 ans. Est-ce révélateur d’un besoin d’aller vite ? Créer son propre ensemble est-il le but ultime du musicien ?

M. G. : C’est vrai que j’ai toujours fait beaucoup. Beaucoup de clavier, de clavecin, de travail, de répertoire… J’aime faire les choses et les partager. A 22 ans, j’étais dans une certaine insouciance, je voulais faire des concerts et voyager. A 33 ans, comme beaucoup de musiciens, je cherche une forme de liberté, de créer mes propres programmes, inviter les collègues avec qui j’ai envie de partager la musique. C’est un espace de liberté infini qui s’ouvre et qui devient jouissif pour l’avenir.

Maude Gratton en quelques dates

  •  1983. Naissance à Niort
  • 2005. Création de l’ensemble Il Convito
  • 2009. Diapason d’Or de l’année 2009 pour le 1er CD en solo (oeuvres de W.F. Bach, label Mirare)
  • 2012. Création du festival Musiques en Gâtine et de l’Académie de musique de Saint-Loup
  • 2016. Premier projet d’orchestre d’Il Convito, création à Niort au Moulin du Roc