:Un trésor d’informations sous le bitume

Chantier de grande ampleur, la requalification du secteur de l’hôtel de ville est précédée d’une opération de fouilles archéologiques.

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Chantier de grande ampleur, la requalification du secteur de l’hôtel de ville est précédée d’une opération de fouilles archéologiques.

Depuis le début février, des archéologues de la société Hadès creusent et fouillent place Martin-Bastard. Leur mission est de conserver la mémoire des vestiges qu’ils mettent au jour. « Sauvegarder par l’étude en documentant au mieux ce qui se trouve dans le sous-sol, c’est le sens de l’archéologie préventive » résume Jérôme Primault, conservateur du patrimoine à la Drac, Direction régionale des affaires culturelles, qui assure le suivi scientifique et technique de l’opération. Moins de deux mois après le début des fouilles, un premier bilan très prometteur a été dressé. Les édifices civils et religieux qui ont été rasés en 1897 pour permettre la construction de l’hôtel de ville ont laissé leur empreinte sous le bitume. Une grande cave voûtée notamment a été dégagée. « On a retrouvé à l’intérieur beaucoup de fragments de bouteilles de vin et de verres à boire du XIXe siècle, du bleu de méthylène que l’on utilisait pour la lessive, ainsi que des ossements d’animaux en très grande quantité, vraisemblablement des rejets de boucherie » détaille Cédric Gérardin, l’archéologue responsable du chantier de fouille. « Dans le premier niveau de sol médiéval, à environ un mètre cinquante de profondeur, des silos à grain sont creusés à même la roche. » Des prélèvements ont été effectués. Les graines carbonisées encore présentes vont pouvoir être datées et identifiées.

De l’ancien Oratoire, il reste les latrines, autrement dit une fosse d’aisance qui servait aussi de poubelle. Tous les rebuts de consommation se sont accumulés dans le fond de cette cuve monumentale : ossements, mais aussi céramique, verre, métal. Une exceptionnelle mine d’informations pour les archéologues. « Nous allons pouvoir savoir ce que mangeaient les prêtres séculiers qui ont vécu ici à partir du XVIIe siècle et quel était le type de vaisselle qu’ils utilisaient » indique Cédric Gérardin.

Plusieurs niveaux de voirie, qui se superposent de la période médiévale à nos jours, ont par ailleurs été découverts. Les investigations se poursuivent. A partir de fin avril et jusqu’à début août, elles se dérouleront sur la partie haute du parvis.

  • Infos travaux - A partir de début mai : la voie normale de circulation sur la place Martin-Bastard sera remise en service ; le Service des eaux du Vivier interviendra sur son réseau rue de la Préfecture.