:Portrait : Yarol, éclectique électrique

C’est à l’occasion de son dernier concert à Coulon en clôture des marchés gourmands que nous avons rencontré Yarol. Petit papotage rock’n’rollesque et chaleureux pour parler influences, chemin parcouru et métissage.

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C’est à l’occasion de son dernier concert à Coulon en clôture des marchés gourmands que nous avons rencontré Yarol. Petit papotage rock’n’rollesque et chaleureux pour parler influences, chemin parcouru et métissage.
Interviewer une légende musicale n’est pas chose aisée, surtout lorsque le guitariste en question vous a mis une grosse claque lors d’un concert mémorable quelques décennies en amont avec une Fédération Française de Funk non moins légendaire. Un « Assieds-toi mon pote et causons » plus tard et c’est parti !
Né à Neuilly-Sur-Seine en 1968, Yarol Poupaud fait partie de ces légendes vivantes du rock’n’roll à la française. Multi-instrumentiste (batterie, basse, guitare), il est aussi chanteur, producteur, écrivain et compositeur de Bandes originales. Cofondateur du mythique groupe FFF, il y fait ses premières armes à une époque où les groupes de fusion comme Urban Dance Squad ou RATM donnent un souffle nouveau à la musique. Fusionner semble être d’ailleurs son leitmotiv puisqu’on le retrouve guitariste pour Niagara ou Bazbaz et même, excusez du peu, lead guitare pour notre Johnny Hallyday national. Un CV long comme le bras ! Si vous lui parlez influences, il citera le king Elvis Presley, le premier à lui avoir donné envie d’avoir envie ! D’autres suivront venant d’univers musicaux différents, car notre homme n’aime pas les cloisons. Le quinqua avoue découvrir le jazz, un genre qu’il avait délaissé jusqu’à aujourd’hui. Cette ouverture d’esprit l’amène à travailler avec des artistes aux styles divers. Citons sa collaboration avec Winston McAnuff, légende du reggae jamaïcain ou plus récemment Thibault Cauvin, petit prince de la guitare classique pour un projet commun avec Arte. Des rencontres donc, mais aussi des voyages qui, s’ils forment la jeunesse, permettent aussi de rencontrer des artistes qui appréhendent la musique de façon différente. Comme cet hallucinant voyage à Ouagadougou « où mes musiciens étaient restés bloqués en France. J’ai dû jouer avec des locaux que je ne connaissais pas. Adaptés à leur façon de sonner, mes propres morceaux étaient transformés et devenaient autre chose. Une expérience sublime ».
Son rapport avec les Deux-Sèvres lui vient de ses jeunes années. Adolescent, il allait souvent en vacances avec son frère Melvil chez ses grands-parents à Chef-Boutonne. Cette affection pour notre département ne le quittera pas puisqu’il y possède désormais sa propre maison où il a aménagé son studio. « Cela donne un côté authentique à la musique » glisse-t-il. « J’aime ce coin, tout y est paisible, le Marais, le climat, les balades. Et d’un autre côté, je trouve qu’il y a une énergie culturelle folle à Niort et ses environs. Ça bouge toute l’année ».
Toujours actif et ne regrettant rien si ce n’est ne pas avoir encore avoir fait un hit, il continue son bonhomme de chemin, alternant albums et concerts et restant fidèle à sa maxime de vie : « Ne pas regarder en arrière, mais toujours se demander ce que je vais faire demain ».