:Portrait : Géraldine Laurent, Sax in the city

Une fête d’école peut changer votre vie. C’est en tout cas comme ça que tout a commencé pour Géraldine Laurent. À l’occasion de son retour en terre promise pour le Niort Jazz Festival, petit swing verbal avec une grande artiste niortaise autour d’un déclic, de la notion d’échange et du plaisir de faire ce que l’on est.

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Géraldine Laurent, album "Cooking"

Une fête d’école peut changer votre vie. C’est en tout cas comme ça que tout a commencé pour Géraldine Laurent. À l’occasion de son retour en terre promise pour le Niort Jazz Festival, petit swing verbal avec une grande artiste niortaise autour d’un déclic, de la notion d’échange et du plaisir de faire ce que l’on est.

Bercée depuis sa plus tendre enfance dans la mélodie avec un papa conseiller pédagogique spécialisé dans l’apprentissage de la musique aux tout petits, une maman qui chante fréquemment et un frère qui joue de la batterie, Géraldine voit son approche musicale plutôt classique bouleversée par l’irruption d’un big band à la fête de son école. Double découverte d’un instrument aux sonorités agréables, le saxophone, et d’une musique inconnue, le jazz. Elle l’étudie alors aux côtés de Robby Boillot et du pianiste Floris Nico Bunik  au Conservatoire danse et musique Auguste-Tolbecque, lieu dont elle se souvient avec nostalgie, où régnait une grande émulation et où l’empirisme était la règle. 
Elle obtient un DEM (Diplôme d’Études Musicales), ainsi qu'un DEUG de musicologie à l’université de Poitiers. Montée à la capitale, elle s’y fait un nom et commence peu à peu à collaborer avec la crème du jazz  comme Aldo Romano, Henri Texier, Laurent de Wilde, Rhoda Scott… La liste est trop longue à reproduire ici tout comme celle des prix et distinctions qu’elle a accumulés  depuis 2006. 
Parallèlement, elle intègre le label Dreyfus Jazz et sort son premier album « Time out trio » en 2008 en tant que leader puis « Around Gigi » en 2010. Collaborer avec d’autres musiciens  ou les diriger sont deux choses complémentaires pour Géraldine qui ne se voit pas faire uniquement l’une ou l’autre. 
Elle ne pourra pas vous dire quelles furent ses plus belles rencontres dans le jazz tant elles sont nombreuses, mais elle préférera vous parler plutôt du fugace instant où elle a pu croiser son Dieu vivant, Sonny Rollins, lors d’un festival à Monte-Carlo. 
En 2020, son album « cooking » est lauréat dans la catégorie album de l’année aux victoires du jazz (à déguster au Niort Jazz Festival). Une consécration pour toutes ses années de travail acharné et beaucoup d’énergies positives dues à la reconnaissance du public et des professionnels. 
Malheureusement, la pandémie va quelque peu l’empêcher de défendre son album sur scène en mettant à mal les concerts, les répétitions et la présence d’un public. De son propre aveu, elle n’a pas vraiment créé durant cette période, mais elle a mis ce temps de latence à profit en travaillant encore et encore son instrument fétiche. 
Niortaise de corps et de cœur, Géraldine Laurent ne tarit pas d’éloges sur la ville de son enfance où elle revient souvent, pour jouer ou pour voir sa famille. Un retour aux sources qu’elle affectionne dans une cité qu’elle juge bien située, festive, ouverte et dotée d’un esprit solidaire. 
Musicienne accomplie, Géraldine s’offre le luxe de faire ce qu’elle est, du jazz…