:Jacques et Francis Rougier : cent ans, l’histoire d’une vie

À l’image d’autres groupes industriels locaux, le groupe Rougier fait partie de l’histoire du Niortais. L’entreprise spécialisée dans le bois vient de souffler ses cent bougies. L’occasion de revenir sur la trajectoire d’une société très ancrée dans les mémoires niortaises avec deux de ses bâtisseurs, Jacques et Francis Rougier.

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Jacques et Francis Rougier

À l’image d’autres groupes industriels locaux, le groupe Rougier fait partie de l’histoire du Niortais. L’entreprise spécialisée dans le bois vient de souffler ses cent bougies. L’occasion de revenir sur la trajectoire d’une société très ancrée dans les mémoires niortaises avec deux de ses bâtisseurs, Jacques et Francis Rougier.

Une affaire de famille

Jacques et Francis Rougier sont nés à Niort et ont été les témoins privilégiés du développement de l’entreprise fondée par leur grand-père, Alexandre, en 1923. Si ce Normand d’origine a débarqué dans le chef-lieu des Deux-Sèvres pour fabriquer des boîtes à fromage, son sens de l’entrepreneuriat a permis à son « bébé » de prendre son envol. « L’implantation dans le berceau du Marais poitevin était stratégique pour l’utilisation des peupliers. Le premier atelier situé au 90 rue de la Gare a ensuite déménagé rue Saint-Symphorien », se souvient Jacques Rougier. Rapidement Alexandre industrialise l’activité en fabriquant du contreplaqué puis des panneaux de particules à partir de 1953, une première en France.

Des boîtes à fromage au Cac 40   
D’abord spectateurs, les deux cousins sont rapidement devenus acteurs de cette grande aventure familiale. « On peut dire que nous sommes tombés dedans quand nous étions petits ! », s’amuse Francis Rougier. Après leurs études, ils ont pris peu à peu les rênes de l’entreprise et ont vécu les grands changements. « Bien sûr la gestion d’une société n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a eu des phases positives mais nous avons aussi dû prendre des décisions draconiennes malheureusement en France et à notamment à Niort », commente Jacques Rougier, à la retraite depuis 2005.
À son époque la plus faste, le groupe Rougier comptait près de 3 000 salariés, faisant d’elle l’un des plus gros employeurs du bassin niortais et l’une des rares cotées en bourse. Aujourd’hui, si son siège social est toujours basé à Niort, les exploitations forestières se trouvent majoritairement au Gabon où la société s’est implantée dès les années 50. « L’internationalisation a accéléré la croissance du groupe. La proximité du port de La Rochelle y a grandement contribué », souligne Francis Rougier.

Un groupe précurseur dans le développement durable
Rougier a fait du développement durable son cheval de bataille dès le milieu des années 90. En exploitant l’okoumé, un bois exotique, l’entreprise deux-sévrienne a choisi de faire les choses bien et de manière responsable. « Nous avons été les premiers à déposer des plans d’aménagement forestier en Afrique et à obtenir la certification Conseil de soutien de la forêt (FSC) au Gabon, permettant d’assurer la traçabilité de notre bois », affirme Francis Rougier et de préciser, « Ces plans d’aménagement nous permettent d’effectuer des prélèvements raisonnés de chaque zone. Concrètement cela représente un à deux arbres par hectare exploités tous les 30 ans. Ce roulement favorise le maintien du capital forestier de manière naturelle contrairement aux coupes rases réalisées par d’autres professionnels comme au Brésil par exemple. Il est possible de bien faire le chose. »

Si l’histoire de Jacques et Francis Rougier s’est écrite au fil des années du côté de l’Afrique, leur attachement à leur terre d’origine est resté intact. « À travers notre groupe, nous avons, d’une certaine façon, contribué à l’histoire de Niort et c’est une fierté ! », souffle Francis Rougier.