Description
Lors de la redécouverte de la Renaissance au XIXe siècle, cette dernière est considérée comme un âge d'or. Les hommes du livre, les savants et les érudits de ce siècle s’intéressèrent aux auteurs du XVIe siècle, notamment à Rabelais qui est un héritier de la culture antique, grecque et latine. Rabelais a gagné une place de plus en plus importante à partir des années 1820, avec une manière de l’éditer qui varie remarquablement tout au long de ce siècle. La réception de Rabelais chez les écrivains fut abondante, l’Académie française l’inscrit au programme de son prix d’éloquence. Toutefois, parmi les lecteurs et admirateurs de Rabelais jusqu’à nos jours, le «cas Anatole France» n’avait guère été abordé, ni surtout pleinement étudié.
Suyeon Kim s’intéresse donc à la diversité éditoriale sur la Renaissance au XIXe siècle, et tout particulièrement à Anatole France. Sa thèse, de ce point de vue, a récemment comblé — à l’occasion du centenaire de la mort d’Anatole France (1844-1924) — un vide dans la recherche sur la réception de Rabelais. Sa conférence sera ainsi centrée sur la postérité de Rabelais au XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle, et plus particulièrement chez Anatole France, écrivain prééminent de la Troisième République. En effet, Anatole France se présente en néo-humaniste, en émule passionné d’un Rabelais qu’il fait sien et refaçonne à son idée, à son image peut-être, en «Maître» qui se reconnaît un autre «Maître». Elle montre une perspective tout à fait similaire entre ces deux auteurs, entre ces deux «géants» de l’histoire littéraire de la France.