:Cirque en scène par son fondateur

Pascal Fournier, alias Kalou, directeur de Cirque en scène, revient sur l’histoire de l’association, dont la véritable origine remonte à… 30 ans.

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Pascal Fournier, alias Kalou, directeur de Cirque en scène, revient sur l’histoire de l’association, dont la véritable origine remonte à… 30 ans.

  • Cirque en scène fête ses 20 ans. Comment l’histoire a-t-elle commencé ?

Kalou : En réalité, l’histoire a commencé il y a 30 ans, en 1982, à la Maison pour tous de la Tour-Chabot. Joël Picard, qui par la suite a créé La Chaloupe, était directeur du centre et moi jeune volontaire animateur. A l’époque le quartier était très très chaud. Pour créer du lien avec les ados, on a proposé du théâtre auquel on a rajouté quelques acrobaties, du jonglage. De fil en aiguille, une petite troupe s’est créée, la Troupe Bal, qui regroupait des ados du quartier, Igor Potoczny (Cie Aline) qui habitait le quartier et même Titus, qui était objecteur de conscience. En 1985, la troupe s’est mise à tourner dans des festivals. En parallèle à ça, on a créé un petit atelier cirque à la Tour-Chabot qui accueillait une vingtaine de jeunes.

  • Les prémices de Cirque en scène ?

Kalou : Tout à fait. La troupe Bal s’est arrêtée en 1989, mais moi j’ai poursuivi l’atelier cirque à la MPT, d’abord à la Tour Chabot, puis à Sainte-Pezenne. On est passé de 20 à 50, puis à 70 gamins. Le nom « Cirque en scène » est arrivée en 1993 parce qu’on commençait à avoir des demandes extérieures, d’institutions, d’écoles… Pour pouvoir intervenir en dehors de mon boulot au centre social, on a créé une entité administrative sous forme d'association. On a eu tellement de demandes qu’on a sollicité l’aide de la Ville pour des locaux adaptés à nos pratiques.

  • Et vous vous êtes retrouvés dans les locaux que vous occupez encore aujourd’hui.

Kalou : Oui, mais en beaucoup plus roots que maintenant. Le hasard a voulu que La Chaloupe fasse la même demande au même moment. La Ville nous a proposé ce qui était à l’époque une friche industrielle que libéraient les Compagnons du Tour de France. Après réhabilitation, on a investi les bâtiments en 2002. On est alors passé de 50 adhérents à 120 la première année, à 200 la deuxième, et on est aujourd’hui à 350 en activité régulière. Je ne compte pas les scolaires, les publics adaptés, les stages… Cette année, on est à environ 2 000 usagers en comptant tout le monde.

  • Quelle est, selon vous, la clé de ce succès ?

Kalou : On répond à une demande, c’est sûr. Mais ce qui a bien aidé c’est qu’on a été les premiers à faire des tarifs basés sur le quotient familial. Ça a rendu l’activité très abordable pour tous et ça nous a permis d’avoir un public très large.

  • Avez-vous la volonté de vous développer encore, d’accueillir plus de monde, de recruter ?

Kalou : Techniquement parlant, on est au taquet. On fait même de l’embauche ponctuelle quand on est charrette. Notre seul axe de développement pourrait être sur les interventions extérieures, comme on fait avec les scolaires, par exemple. Cirque en scène est devenu une petite entreprise qui emploie entre 8 et 9 équivalents plein temps, sans compter les artistes intermittents qu’on embauche pour des actions ponctuelles.

  • Comment se finance tout ça ?

Kalou : Cirque en scène s’autofinance à 77 %. Ça permet de conserver une certaine autonomie et de remettre parfois les pendules à l’heure, notamment auprès de ceux qui disent que l'on est bien trop aidé par la Ville et qui pensent que l'on est une structure para municipale. Il faut relativiser. On est bien loti, je l’avoue et je ne crache pas dans la soupe. Mais dans les faits, quand on considère les chiffres ce n’est pas si vrai que ça. On fait un énorme boulot pour aller chercher d’autres financements : à la CAN, au département, à la Région, à la DRAC, au ministère Jeunesse et sport, à la CAF, à la Préfecture, au CCAS. Nous sommes la seule école autre que danse et musique à être aidée par le Conseil général. Je considère ça comme une certaine reconnaissance.

 Propos recueillis par Jean-Philippe Béquet
(Le 2 juin 2014)

 

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