Hommage à Ernest Pérochon.

Commémoration. 
Par Thomas Manse.

Une cérémonie en hommage à Ernest Pérochon a été organisée le 10 février au cimetière Cadet, rue de Bellune, à l’occasion des 80 ans de la disparition de l’écrivain niortais, en présence de la famille, de Jérôme Baloge, maire de Niort, et des maires de Courlay et Vouillé. L’occasion d’honorer l’homme de lettres, mais aussi l’homme de convictions.

Ernest Pérochon est né à Courlay, petite commune des Deux-Sèvres. Il fréquente dans son enfance l'école publique de La Tour-Nivelle devenue aujourd’hui musée ou plus précisément un espace consacré à la littérature, mais où tout est fait pour se sentir comme chez soi et un peu comme chez l’écrivain. Brillant élève, il rentre en 1900 à l’École Normale de Parthenay afin de devenir un instituteur de la République et revient à Courlay au poste d'instituteur adjoint de l'école. En 1912, il écrit son son premier roman, Les Creux de Maisons, qui met en lumière les conditions de vie difficiles des familles paysannes et qui sera publié sous forme de feuilletons dans le journal l’Humanité. Toute l’oeuvre d’Ernest Pérochon est liée aux Deux-Sèvres, notamment à l’implantation du protestantisme et à la Guerre de Vendée. En 1920, son roman Nêne est couronné du Goncourt, ce qui le décide à quitter l’enseignement pour se consacrer à sa carrière littéraire et s'installe à Niort. C'est en 1930 qu'il achètera, avenue de Limoges, la maison qui porte aujourd’hui son nom, la Villa Pérochon et abrite le Centre d’art contemporain photographique d’intérêt national.
En 1924 paraît Les Gardiennes qui dépeint la vie et le labeur des femmes de la campagne dans les Deux-Sèvres pendant la 1re Guerre mondiale, alors que tous les hommes valides sont au front. Ce roman a été adapté au cinéma en 2017 par Xavier Beauvois. Il reçoit la Légion d’honneur en 1932. Homme de convictions, il refuse en 1940 de contribuer à La Gerbe, journal collaborationniste de Vichy, ainsi qu'à la radio du Régime et de faire une tournée de conférences en Allemagne. Deux de ses romans sont interdits, dont À l'Ombre des Ailes, dans lequel apparaît un Anglais sympathique. Il est menacé par le préfet vichyste et surveillé par la Gestapo, car considéré comme “gaulliste et agitateur”. Il dissimule son angoisse à sa famille malgré son insuffisance cardiaque. Victime de pressions incessantes, il décède le 10 février 1942 d'une crise cardiaque à 57 ans.