Aider les femmes à sortir de la violence.

Social.
Par Magali Tardé.


À gauche : Prune Fouet-Bard, intervenante sociale au commissariat.
À droite : Margaux Pégny, directrice de l'association France Victimes 79.

Numéro national.
3919.

On estime actuellement en France que 213 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. À Niort, tout le tissu social se mobilise avec le CCAS pour les aider à sortir de la spirale infernale.

Cela commence souvent par une histoire d’amour, puis viennent sournoisement les remarques désobligeantes, une jalousie excessive, puis les insultes, puis les coups… Plus d’une centaine de femmes victimes de violences conjugales ont ouvert un dossier auprès de Prune Fouet-Bard, intervenante sociale au commissariat (ISC) en 2020. “Et il y a toutes celles qui s’informent sans être prêtes à faire la démarche”, souligne cette dernière. Son poste, cofinancé par la Ville et l’État, est porté par l’association France Victimes 79. “Les policiers se focalisent sur l’aspect pénal. J’interviens sur les problématiques sociales périphériques impératives, comme trouver un logement et je les oriente vers les professionnels et les structures qui pourront les aider sur un plus long terme.” Un accompagnement bienvenu pour des femmes psychologiquement fragilisées et qui n'ont pas l’énergie ou la capacité de se lancer seules dans une procédure. “Nous sommes là pour les aider, de la simple information à l’application des décisions de justice”, explique Margaux Pégny, directrice de France Victimes 79. L’association peut être associée par les tribunaux à certains arbitrages comme l’attribution de téléphones grand danger ou de bracelets électroniques anti-rapprochement. En amont, elle propose aussi des outils d’aide aux victimes. Le site parcours-victimes.fr permet de poser un premier diagnostic et donne toutes les informations utiles pour gérer le présent et préparer l’avenir. Il renvoie notamment sur la plateforme memo-de-vie.org qui offre la possibilité de tenir un journal de bord et de stocker des documents dans un coffre-fort numérique. Tous deux disposent d’un bouton pour quitter le site en urgence sans laisser de traces dans l’historique de navigation.

Le CCAS : les antennes du dispositif.
Formés à l’écoute, les agents du CCAS peuvent repérer des situations et savent agir pour mettre une personne en sécurité. “Il faut qu’une femme ait de multiples opportunités de parler quand elle est prête, estime Marieke Bonnin, cheffe des services Intervention sociale et accompagnement - Médiation sociale. Il existe un véritable maillage de travailleurs sociaux qui peuvent prendre en charge les victimes et, notamment, faire une demande d’hébergement d’urgence. Il y en a six à Niort, attribués en priorité aux femmes victimes de maltraitance. Il y a des solutions, existantes ou à construire ensemble, pour les mettre en sécurité.” Mais, que l’on soit victime ou témoin de maltraitances, le premier pas reste la parole. Il ne faut pas hésiter à parler.

Pour en parler, appelez le numéro national : 3919.
On peut aussi contacter :
Prune Fouet-Bard, intervenante sociale au commissariat, 2 rue de la Préfecture.
Tél. : 05 49 28 72 93 ou 07 50 59 90 59.
France Victimes 79, 7A rue Max-Linder.
Tél. : 05 49 26 04 04.
Courriel : francevictimes79@orange.fr.