Extinction de l’éclairage public : premiers retours des Niortais.

Développement durable.
Par Jean-Philippe Béquet.

Dans la nuit niortaise, l’extinction de l’éclairage public a permis de mieux admirer le passage de la comète Neowise.

Depuis le 6 juillet, la Ville de Niort expérimente l’extinction de l’éclairage public, entre minuit et 5h30, sur plusieurs secteurs. Les Niortais sont invités à donner leur avis sur cette opération labellisée Niort Durable 2030.
Depuis 2018, la Ville renouvelle progressivement son éclairage public dans le cadre du contrat de performance énergétique signé avec Engie Inéo et Vinci Energies France, en optant pour les leds moins énergivores et plus respectueux de l’environnement. Cette modernisation s’accompagne d’un nouveau mode de gestion qui intègre notamment des plages d’extinction, sauf sur certains secteurs circulants, pour le respect des éco-systèmes et de la santé des habitants.
Au 7 août, 279 habitants se sont exprimés sur cette opération via le site vivre-a-niort.com. Parmi les avis favorables (68,8 %), les questions de bon sens et de respect de l’environnement sont les plus plébiscitées. Viennent ensuite les économies d’énergie, le bienêtre des riverains, la limitation de la pollution visuelle du ciel, la réduction de la vitesse des véhicules et, tout simplement, le plaisir de revoir les étoiles. Les avis défavorables (22,9 %) sont motivés principalement par le sentiment d’insécurité et les incivilités que peut générer l’obscurité, ainsi que les possibles risques de chutes sur la voie publique. 8,2 % sont partagés et modèrent leurs réponses en fonction des saisons, des tranches horaires et de l’utilisation de l’espace public.

Limiter les impacts sur la biodiversité.

Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE) nous éclaire sur les effets désastreux de l’éclairage public nocturne sur la biodiversité, 2e cause d’extinction des espèces après les pesticides. Cette pollution lumineuse impacte l’ensemble de la biodiversité (insectes, oiseaux, chiroptères, mammifères, batraciens…) ainsi que la flore dont les cycles sont perturbés par cette lumière artificielle. L’éclairage nocturne produit d’importants dérèglements biologiques sur les espèces. Les migrateurs voient leur sens de l’orientation perturbé. Chez les oiseaux diurnes, les végétaux, les amphibiens, les chiroptères, la pollution lumineuse entraîne le dérèglement des rythmes biologiques et des cycles de reproduction, un accès restreint à la nourriture pour certains. Les insectes, qui représentent la plus grande diversité animale nocturne, sont attirés par cette lumière, forment des nuées et sont trop aisément chassés par leurs prédateurs. Un candélabre tue environ 150 insectes chaque nuit. 
L’extinction nocturne de l’éclairage public représente donc un enjeu majeur pour la préservation des équilibres naturels. Une trame noire pourrait ainsi venir en complément de la verte et bleue existante, avec la même finalité de continuité écologique terrestre et aquatique.

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Connectez-vous sur vivre-a-niort.com jusqu’au 21 septembre.
Retrouvez le plan des secteurs concernés sur vivre-a-niort.com.