L’ombre du polar plane sur Niort.

Festival regards noirs.

Par Thomas Manse.

Le festival du polar Regards noirs revient du 13 au 16 février. Un festival désormais bien implanté dans le paysage niortais où se télescoperont, conférences, spectacle vivant et surtout rencontres et échanges avec des auteurs de talent.

Ils seront une quinzaine d’auteurs, scénaristes et dessinateurs à se retrouver à l’Hôtel de Ville pour l’édition 2020 de Regards noirs, le festival du polar de Niort. Une édition riche, sur quatre jours, qui permettra au public et aux amateurs du genre d’échanger et de se rencontrer. D’année en année, Regards noirs étoffe ses éditions en proposant des rencontres dans des lieux différents et, cette année, le festival s’inscrit dans la durée avec un avantprogramme débuté dès septembre 2019. Des thématiques d’actualité comme la radicalité ou la corruption seront abordées. Des rencontres et dédicaces, à l’Hôtel de Ville, mais aussi à l’Espace culturel Leclerc (dans la zone Mendès-France), dans les librairies des Halles et l’Ombre du vent et bien d’autres encore… avec des auteurs prestigieux comme Rosa Montero ou Ian Manook. Mais Regards noirs n’est pas qu’un rendezvous littéraire. Le festival touche à d’autres formes artistiques comme le cinéma, avec trois cinés polar auxquels participeront auteurs et scénaristes. Du spectacle vivant avec Aline & Compagnie pour un spectacle d’impro polar invitant les auteurs Dominique Sylvain et Frédéric Paulain à improviser activement. Une conférence spectacle de Titus vous alertera (avec humour) sur ce “fléau” qu’est la lecture… Pierre Renverseau et Joël Grizeau vous feront voyager, quant à eux, dans l’inquiétante ambiance d’un petit village de province lors d’une lecture-concert, à Prahecq. Ajoutons à cela une foultitude de partenaires, une pincée de rencontres scolaires, des conférences, du cirque et vous obtenez la formule secrète et magique d’un festival réussi.


Rosa Montero.


Ian Manook.

Plus d’informations sur le site www.regardsnoirs.niort.fr.

Avant le festival.

Un automne sous le signe du polar.

De septembre à décembre 2019, des auteurs et dessinateurs ont été invités pour des rencontres publiques en amont du festival du polar Regards noirs. De quoi ménager le suspense, mais aussi d’inscrire le festival dans la durée. En résidence intermittente à Niort, Marin Ledun, dont le dernier roman La vie en rose est paru à la Série noire, a été très actif : scénarisation d’un escape game avec les étudiants de Niort, ateliers de lectures à haute voix au Clou-Bouchet, création d’une pièce radiophonique au Centre hospitalier, ateliers d’écriture… ses interventions ont été variées, mais toujours liées à la découverte du genre polar. D’autres auteurs comme Olivier Truc ou Toni Carbos ont, eux aussi, été accueillis en partenariat avec “Un aller-retour dans le noir”, le festival de littératures noires et policières de Pau. Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992 et théoricien de la créolité, était lui aussi de passage à Niort pour une rencontre à la librairie des Halles et une autre auprès de collégiens. Ajoutons à cela un partenariat fédérateur avec le Moulin du Roc et ses cinés polar consacrés à l’espionnage. Un cycle qui permettait chaque soirée de découvrir un film marquant et un débat avec un auteur de polar. Et enfin, le club de lecture Regards noirs s’est réuni au Pilori d’octobre à décembre pour échanger sur des ouvrages lus collectivement.

Assemblée.

La Charte nationale des manifestations littéraires.

Samedi 15 février, au matin, tous les partenaires liés à la Charte nationale des manifestations littéraires se réuniront pour une assemblée exceptionnelle, en partenariat avec la Région Nouvelle Aquitaine. Une charte proposée par les agences régionales du livre et les conseils régionaux, membres de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill) et qui sera signée lors de cette assemblée. Un outil de sensibilisation, un code des bons usages pour les organisateurs et organisatrices de manifestations littéraires, qui formule des orientations et des objectifs. Respect des auteurs (rémunération et accueil), partenariat avec des acteurs locaux ou bien encore participer au développement de la lecture sont au coeur de cet engagement. Un évènement qui inscrit Regards noirs dans les manifestations reconnues et de qualité.

Nuit noire électro.

Danser dans le noir.

Désormais indissociable du festival Regards noirs, la Nuit noire électro revient au Camji pour une 3e édition et va vous faire danser jusqu’au bout de la nuit du samedi 15 février. Dès 21h, le duo Beaucoup Beaucoup ouvrira les hostilités soniques avec un set 100 % techno-électro à base de synthés et boîtes à rythme entièrement analogiques pour une techno organique et puissante aux sonorités sombres. Grand_Mess prendra la suite et vous hypnotisera à base de Moog bass, de batterie hybride et de machines, avec un projet au croisement de l’électro, de la house et de la techno. Trois musiciens et un VJ inspirés pour une musique hypnotique et charnelle. Cette soirée noire se terminera avec Myako, animal libre de la scène électro française, connue pour son éclectisme et la saveur de ses sets breakés à l’esprit cosmic et dancehall entre techno et UK noisy.

Plus d’informations sur le site www.camji.com.

Bande dessinée.

Le prix Clouzot à Gaël Henry.

Le prix Clouzot 2020 sera officiellement remis le samedi 15 février pendant le festival. Un temps fort et une rencontre avec un jeune auteur à l’avenir prometteur. Le nouveau lauréat du Prix Clouzot avait été dévoilé en novembre dernier. Il s’agit de Gaël Henry, auteur de Tropique de la violence adapté du roman de Natacha Appanah. Créé en 2018, le Prix Clouzot de la bande dessinée récompense un album adapté d’un roman noir ou policier. La présélection est réalisée chaque année par Jean-Luc Rouaud, de la librairie L’Hydragon, spécialisée dans la bande dessinée et Frédéric Prilleux, conseiller du festival Regards noirs pour la bande dessinée. Un jury de sept personnes, présidé par Terkel Risbjerg, lauréat 2019 avec Anne-Caroline Pandolfo, s’est réuni le 19 novembre 2019 et a donné son verdict. Tropique de la violence a été choisi parmi les cinq albums retenus. Cette B.D. coup de poing dresse un portrait magistral de l’explosive réalité de Mayotte et aborde les questions d’identité… Le dessinateur lauréat du prix Clouzot, Gaël Henry, est né en 1989. Diplômé en 2010 de l’Académie de Tournai (Belgique) en section bande dessinée, il a depuis voyagé à travers le monde. Il vit et travaille à Lille en collaboration avec d’autres dessinateurs. Il sera présent pendant le festival pour échanger avec les lecteurs.