Cécile Martinat, une niortaise actrice majeure de la recherche sur les maladies génétiques rares

Par Thomas Manse. Photo : Emmanuelle Brisson

Directrice de recherche INSERM et directrice de l'unité INSERM 861, I-STEM

Conversation avec une scientifique d’origine niortaise complètement investie dans ses missions de chercheuse en maladies génétiques rares, autour de son chemin de vie et de sa quête  personnelle et professionnelle…

Qu’est-ce que Niort évoque pour vous ?
“C’est la ville où je suis née, où j’ai grandi. J’y suis très attachée et je reviens souvent voir une grande partie de ma famille. J’adore le marché des Halles, un lieu qui respire le bien-être et une  qualité de vie appréciable. J’aime y flâner, discuter avec les marchands, puis finir par un café sur la place en lisant le quotidien régional.”

Comment et pourquoi devient-on chercheuse ?
“Il n’y a pas de chemin classique pour devenir chercheuse. C’est plutôt le pourquoi qui est intéressant. J’ai eu une scolarité classique scientifique jusqu’à mon doctorat effectué à l’Institut Pasteur.  Ensuite, j’ai intégré l’Université Columbia à New York. En 2005, suite à ma rencontre avec Marc Peschanski, j’ai décidé de rentrer en France et de le suivre dans cette belle aventure qu’était la  création de l’I-STEM. Devenir chercheuse c’est aussi embrasser un métier où l’on se remet perpétuellement en cause, ce qui est stimulant. Tout est toujours hypothétique. Loin du cliché de « rat de laboratoire » ou bien encore de Tryphon Tournesol, je communique énormément et je garde un pied dans la réalité en rencontrant régulièrement des patients. La raison la plus importante pour  moi est bien évidement d’avoir l’espoir qu’un jour mon travail permettra de soigner des malades.”

Et directrice d’une unité de recherche ?
“C’est comme diriger une petite entreprise d’une cinquantaine de personnes. Je gère administrativement et financièrement la structure en suivant de près les travaux de chaque membre de l’unité.  Deux journées en une certains jours, mais cela m’apprend énormément.”

Êtes-vous en lien avec l’association Coordination Téléthon 79 Sud ?
“Oui je suis en contact avec l’association depuis deux ans. Il est important pour nous de garder un lien fort avec ces associations qui se battent quotidiennement et que nous sollicitons pour les  aspects logistiques de nos interventions. Cette coordination de bénévoles est extrêmement dynamique. Je serai, cette année, présente à Niort avec eux pour les 30 ans du Téléthon. C’est grâce à  l’engagement des bénévoles que nous, scientifiques, pouvons avancer dans nos recherches. Je profite de cet interview pour les remercier et leur dire à quel point nous avons besoin d’eux.”

Est-ce qu’un chercheur trouve ?
“Question difficile…On trouve toujours quelque chose, mais la vraie question est l’utilité de ce que l’on trouve.”

 

Portrait chinois

Un livre ?
La Montagne de l’âme de Gao Xingjian où la poésie rivalise avec la sagesse.

Un objet ?
Mon téléphone portable. Sans lui, je suis perdue.

Un lieu ?
Ma maison natale de Saint-Pompain. Mon endroit magique où j’aime me ressourcer, voire me réfugier.

Un défaut ?
Un seul ? Je dirai l’impatience…