Au cœur de l’action.

Sandrine Ribouleau, Florence Roy, Marie-Laure Benoît.

Agents de maintien à domicile du CCAS.

Par Thomas Manse. Photo : Bruno Derbord.

Le CCAS (Centre communal d’action sociale) de la Ville de Niort vient en aide aux personnes fragiles, isolées et vulnérables. Un service social essentiel qui demande implication et disponibilité à ses agents, en grande majorité féminins. Rencontre avec trois d’entre elles qui nous parlent crise sanitaire, solidarité et proximité. Dans le sigle CCAS, le A désigne l’action. Un terme qui prend toute sa valeur lorsque l’on rencontre Sandrine, Florence et Marie- Laure et qu’on les écoute parler de leurs métiers. Sandrine Ribouleau et Florence Roy sont aides-soignantes, Marie-Laure Benoît est auxiliaire de vie. Trois femmes différentes dans la vie, mais identiques dans un travail à vocation sociale qu’elles font avec dévouement. Leurs activités se centrent principalement sur l’aide aux personnes dans l’incapacité d’assumer seules leur toilette, les courses, les repas, le ménage… Elles s’occupent, en moyenne, de 5 à 6 personnes chacune. Un nombre “tout à fait raisonnable qui nous permet de mettre en place des relations solides et de confiance avec nos usagers.” Le CCAS compte treize aides-soignantes et une vingtaine d’auxiliaires de vie. Un personnel qui s’adapte aux patients et dont les horaires peuvent être fluctuants. Nos trois agents ont traversé la crise sanitaire avec des doutes, mais aussi avec professionnalisme tout en continuant d’exercer leur mission malgré les risques encourus. Parcourir en voiture une cité devenue fantôme, rentrer chez les gens, toucher sonnettes ou poignées de porte, tous ces gestes anodins avant étant devenus source d’inquiétude. Ne pouvant pas toujours appliquer les gestes barrières dans un métier où la proximité physique est de mise, elles ont fait le choix de continuer à travailler tout en prenant le minimum de risques. D’ailleurs, le port du masque leur avait été conseillé dès le début de la pandémie. Grand bien leur en a pris puisqu’une de leur patiente a été atteinte par le coronavirus. Une nouvelle qui a créé un certain stress chez les trois femmes et quinze jours d’interrogation sur leur possible contamination. “Nos familles étaient inquiètes. Le stress était palpable.” D’ailleurs, la peur de rapporter quelque chose chez soi, dans sa famille, les taraude toujours aujourd’hui, mais leurs missions professionnelles sont leur priorité. Leurs usagers réguliers sont des personnes âgées de 60 ans et plus ou en situation de handicap qui souhaitent continuer de vivre chez elles. “Il a fallu apprendre à les rassurer dans un climat plus qu’anxiogène où l’autre doit rester à distance”. Un travail de pédagogie nécessaire pour exercer au mieux leur activité, car le stress de certaines personnes peut compliquer le travail ordinaire. “Nous leur avons beaucoup expliqué le protocole sanitaire auquel nous étions soumises. Cela les a soulagés.” Le lavage des mains au gel hydroalcoolique, le port du masque, la désinfection des véhicules de service sont devenus des gestes systématiques qui vont survivre à la pandémie, selon elles. Elles nous concèdent que dans le futur, “nous nous montrerons beaucoup plus vigilantes, mais pas moins déterminées à exercer notre métier”.