Paroles de commerçants


Martine Diguet, aux halles depuis toujours.

“Petite, je venais aux Halles avec mon grand-père, boucher déjà lui aussi. À 12 ans, j’ai vendu du pain, sur le banc qui faisait face à celui de ma famille. J’ai fait mon apprentissage en boucherie, à 18 ans j’étais ouvrière. Les Halles, je ne les ai jamais quittées ! On a ouvert la rôtisserie en 1989, et repris la boucherie familiale en 1999. Aujourd’hui, j’ai 60 ans, j’ai une clientèle régulière et je sers maintenant des gamines que j’ai vues naître. Je connais tout le monde.”


Davy Naudon, l’idéal pour se lancer !

“J’ai entendu dire que M. et Mme Caquineau vendaient leur banc aux Halles et j’ai saisi cette opportunité. J’ai 32 ans et je souhaitais me mettre à mon compte. J’ai fait mon apprentissage en Vendée, à Nieul-sur-l’Autize, chez M. Garandeau. Quand il a revendu son affaire, au moment de la retraite, j’ai pris conscience de tout ce que j’avais appris à ses côtés. Du coup, je me suis dit pourquoi pas ? Un banc, c’est l’idéal, car je travaille seul. C’est une nouvelle façon de travailler, un challenge et une nouvelle aventure.”


Jean-Pierre Babin, 50 ans de marchés.

“Je vends des fruits et légumes sur le parvis depuis 50 ans : j’ai repris l’affaire de mes parents en avril 1979, mais cela faisait déjà 10 ans que je donnais un coup de main. J’ai une clientèle de fidèles à 70 %. Je sais ce qu’ils aiment, ce qu’ils préfèrent. Je privilégie la qualité. Être au contact du client, ça change tout. S’il arrive que je ne sois pas satisfait d’un produit, je ne le mets pas en avant. Quand on en est fier, par contre, on le promeut. Faire les marchés, c’est un métier dur, physique. Une fois par semaine, je me lève à 1h du matin pour aller au marché de gros à Poitiers et à 3 ou 4h le reste de la semaine.”


Jean-Luc Langevin, placier depuis 28 ans.

“Je suis le plus ancien des quatre placiers des Halles. Je fais un peu figure d’autorité. Je m’occupe de la comptabilité de la SAEM et je suis responsable sécurité. Le placier fait respecter le règlement intérieur et doit être diplomate. Il lui appartient aussi de gérer quelques petits conflits, mais ça reste un métier agréable. J’aime l’ambiance des Halles. Je crois que la relation ici entre placier et commerçants est différente, plus proche, car ils font partie de la SAEM. C’est un bel outil qu’ils ont à leur disposition.”