Les Halles : gourmandes et conviviales


Par Magali Tardé.

Le concours du plus beau marché de France, organisé par TF1, a mis les Halles de Niort dans la lumière. Les Niortais, au premier rang desquels les commerçants et les placiers, se mobilisent pour le hisser sur la première marche du podium national. Mais, quel que soit le résultat final, ce concours a d’ores et déjà mis le zoom sur ce très beau marché et le bâtiment dans et autour duquel il se tient : les majestueuses halles du XIXe siècle. Tout un patrimoine à découvrir ou redécouvrir.

Au XIXe siècle, cette halle ultra-moderne au pied du Donjon a dû avoir le même effet que la pyramide au pied du Louvre”, sourit Agnès Brillatz, guide-conférencière niortaise. Tous les dimanches matin, de 10h à 11h, elle organise une visite guidée de l’édifice tout de fonte, de verre et d’acier. Au Moyen-âge, la première halle de Niort s’élevait à l’emplacement de l’actuelle rue Victor- Hugo. Elle était, selon Jean II le Bon, en 1354, “la plus belle cohue du Royaume de France”.

Détruite en 1793 pour fluidifier la circulation, elle est reconstruite en 1803, rue Brisson, à peu de choses près à l’emplacement des halles actuelles. Ce deuxième édifice sera détruit en 1863, suite à un effondrement partiel du toit et de problèmes d’hygiène.

Monument historique depuis 1987
La troisième halle de Niort sera celle que nous connaissons aujourd’hui. Ou plutôt les halles puisqu’il y en a deux : le soubassement en pierre de taille aujourd’hui occupé par les “cellules” parmi lesquelles sont implantés l’office de tourisme et divers commerces, était “la halle aux grains”. Au-dessus, la structure qui accueille les bancs est entièrement métallique. “Avec l’industrialisation, on produit plus facilement des pièces en série qu’on vend ensuite sur catalogue. C’est un immense mécano !” La halle, construite comme une église, avec une nef centrale et ses bas-côtés, s’appuie sur deux rangées de 20 colonnes à l’intérieur et 80 sur le pourtour qui ont la particularité d’être creuses pour récupérer l’eau de pluie. Le toit, en partie transparent, laisse entrer la lumière. “On la doit à un ingénieur civil, diplômé des arts et manufactures de Paris, Simon Durand. Il s’est inspiré des grands architectes de l’époque, Baltard et Labrousse, mais pour la charpente il a opté pour le système de fermes d’un autre ingénieur, Camille Polonceau, économique en matériau et qui permet un grand dégagement intérieur.” Commandées en 1856, les halles sont construites pendant le mandat d’Alfred Monnet, maire de Niort de 1865 à 1870 et sont achevées en 1871. Deux entreprises interviennent : Aubert Frères pour les parties non métalliques et Bataille & Périsset pour la structure. Les deux auvents latéraux qui protègent les marchands ambulants ont été ajoutés en 1927. Les halles sont déclarées Monument historique inscrit (MHI) depuis 1987. 
Pour une visite guidée des halles avec Agnès Brillatz : www.je-regarde.fr ou 06 77 02 88 89.