Il y a 75 ans : Niort, libérée !

Par Jean-Philippe Béquet et Thomas Manse.

Le 6 septembre 1944, les Niortais célébraient la Libération de leur ville après quatre années d’Occupation. Vendredi 6 septembre 2019 marquera le 75e anniversaire de cet événement dont la Ville entend entretenir la mémoire avec force. Rendez-vous les 6, 7 et 8 septembre, place des Martyrs-de-la-Résistance et dans le centre-ville.

Les troupes allemandes ont reçu l’ordre de quitter Niort le 26 août 1944. Le 27 au soir, elles étaient parties, non sans avoir au préalable fait sauter leurs dépôts d’armes et de munitions et détruit leurs archives. Le 29 août au petit matin, les derniers Allemands quittaient la kommandantur établie dans les locaux de la Chambre de commerce. Niort aurait pu alors s’estimer libérée, mais la Résistance, menée par Edmond Proust, intimait aux Niortais de ne pas exulter, car subsistait le danger de voir revenir des forces allemandes en route vers la poche de La Rochelle ou en fuite vers l’Allemagne.

Place à la liesse populaire.
Le 6 septembre, estimant tout danger écarté, les nouvelles autorités locales, désignées par le Comité de libération, décidaient l’heure venue de proclamer la Libération de Niort. Le Courrier de l’Ouest daté du 9 septembre 1944 fait état “d’une foule d’une dizaine de milliers de personnes qui se rassemblent tant à l’Hôtel de Ville que sur la place de la Brèche et le long des rues empruntées par le cortège motorisé”. Celui des FFI, ces soldats de l’ombre, avec ou sans uniforme, qui pouvaient enfin apparaître au grand jour et participer à la liesse populaire. Emmenés par leur chef, Edmond Proust, dit Chaumette, ils quittent la caserne Du Guesclin où ils s’étaient rassemblés, et descendent sur la ville à bord d’une flotte hétéroclite de véhicules civils et militaires, certains pris à l’ennemi. Sur le perron de l’Hôtel de Ville, Émile Bèche et son conseil municipal nommé par le nouveau préfet, René Hudeley, prennent leurs fonctions devant une foule nombreuse et débordante de joie. Le soir même, la ville résonnait des sons joyeux de bals populaires spontanés.