:Les finances se redressent ...

Entretien avec le maire. Le compte administratif 2015 laisse apparaitre un redressement des finances de la Ville malgré la baisse des dotations de l’Etat.

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Le compte administratif 2015 laisse apparaitre un redressement des finances de la Ville. Les efforts engagés depuis 2014 connaissent des résultats en dépit de la baisse des dotations de l’Etat.
Entretien avec le maire, Jérôme Baloge.


  • Quel est, selon vous, le point le plus significatif du compte administratif 2015 ?

Jérôme Baloge : " Je dirais qu’il révèle une bonne évolution de notre capacité d’autofinancement nette (CAF nette) qui est désormais de 3,756 M€. La CAF nette, c’est ce qui nous reste pour payer les investissements quand nous avons réglé toutes les annuités de nos dettes. Nous en avons besoin pour investir sans trop emprunter, car il s’agit d’entrer dans un circuit vertueux de maîtrise, voire de baisse, de l’endettement. La vraie difficulté est que nos économies sont minimisées par les baisses continues de dotations de l’Etat. L’an dernier c’était 1,7 M€ de dotations en moins, en 2016 ce sera – 1,842 M€. Sans compter l’augmentation, dès cette année, du point d’indice des fonctionnaires qui, bien que légitime, n’était pas prévue au budget".

  • À partir de quel niveau la capacité d’autofinancement nette serait-elle jugée bonne ?

Jérôme Baloge : "5 M€ de CAF nette, c’est le volume qui correspond aux besoins d'une ville comme la nôtre, qui doit réaliser entre 15 et 20 M€ d’investissements par an. Ca réduirait, le recours à l’emprunt et ça rendrait supportable l’annuité de la dette. Pour exemple : les 3,7 M€ dégagés en 2015 nous permettront, entre autres, de ne pas attendre 2017 pour réaliser des travaux dans des bâtiments scolaires et d’investir plus tôt que prévu dans un renforcement du parc de machines pour la propreté de la ville. En outre, nous n’aurons pas besoin d’avoir recours aux emprunts inscrits dans le budget primitif. Nous entrons dans une dynamique vertueuse qui nous permettra de réduire encore l’annuité de la dette".

  • Sur quels postes la Ville réalise t-elle les économies les plus significatives ?

Jérôme Baloge : "Il y a une baisse importante des charges courantes. En 2015, nous avons économisé 400 000 € en énergie et électricité et 323 000 € en prestations de service. On rationalise nos bâtiments et ça génère une économie de 136 000 € en frais de location. La renégociation de la dette nous fait gagner 330 000 € sur les charges financières (- 13.4 %) et le fait que la Foire Expo ne soit plus organisée en régie permet une économie de 285 000 €. Les chiffres de la DGCL (Direction générale des collectivités locales) montrent qu’avec une baisse de 3,2 % de ses frais de fonctionnement, la Ville de Niort est particulièrement exemplaire. La plupart des villes n’y parviennent pas".

  • Quelle est la bonne attitude à tenir face à ces finances qui se redressent : lancer de nouveaux projets et donc les investissements ou rester prudent et poursuivre les efforts ?

Jérôme Baloge : "C’est toute la difficulté. C’est encourageant, mais on n’est pas encore arrivé à destination. Notre objectif d’indépendance financière à atteindre est de 5 M€ de CAF nette. Cependant, la Ville n’a jamais renoncé aux investissements. Dès 2014, on a lancé le projet Port Boinot, un investissement sans commune mesure avec ce que la Brèche et l’Acclameur ont pu coûter, mais il est quand même important. Et puis, on a relancé l’investissement en matière de voirie et de propreté urbaine. Nos investissements doivent être raisonnables et surtout soutenables par rapport à nos capacités financières.
L'amélioration de nos finances annonce notre capacité progressive à reconquérir, non seulement notre liberté financière, mais aussi notre liberté d’investir sans recourir systématiquement à un emprunt que nous serions en incapacité de rembourser.
Mais il montre surtout que nos efforts donnent des résultats et qu’il faut les poursuivre. On ne peut pas encore se réjouir complètement, mais c’est très encourageant".