:Kalou : la transmission à cœur

« Ce qui m’intéresse, c’est de transmettre. Ma priorité, c’est l’humain. C’est ce qui motive mon engagement. Le vivre ensemble doit être concret » : rencontre avec Kalou, Directeur de Cirque en Scène.

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« J’aurais tout aussi bien pu faire du tricot. Ce qui m’intéresse, c’est de transmettre. Ma priorité, c’est l’humain. C’est ce qui motive mon engagement. Le vivre ensemble doit être concret » insiste d’emblée Pascal Fournier, celui que tout le monde appelle Kalou. « Placer l’humain au centre de tout, cela signifie à mes yeux accueillir tout le monde : les petits, les grands, les maigres, les gros, les boiteux, les pauvres, les moins pauvres » poursuit le directeur de cirque en scène.

Voilà pour le cadre. Un cadre qui s’est mis en place voilà plus de trois décennies. « Je suis issu du monde de l’action culturelle. Le début de l’aventure se situe à la Maison pour tous de la Tour-Chabot, en 1981. J’y ai travaillé avec des ados en difficulté au travers d’ateliers théâtre en lien avec des activités urbaines. Avec le recul, on peut dire que c’était du cirque à l’arrache » sourit-il.

Du cirque dont il est de nouveau question à la MPT de Sainte-Pezenne, rejointe en 1989. « Ce n’est pas une passion au premier abord. Je dirai plutôt que c’était au départ un jeu qui est devenu un hobby. Chemin faisant, je me suis rapproché de feu Jo Bitume, une compagnie circassienne qui était basée à Angers. Et puis, le succès des ateliers ados a impliqué la création d’une association. Cirque en scène est né officiellement en 1993. Cela n’a pas signifié la fin de mon travail au sein de la MPT. » Mais l’attrait pour les activités circassiennes n’allant qu’en s’amplifiant, la structuration de l’école d’art du cirque, affiliée à la Fédération française de la discipline, est devenue une nécessité. « Nous avons alors fait une demande de locaux à la municipalité qui nous a proposé ce super site d’Erna-Boinot. L’association a emménagé dans cette friche industrielle en 2002. À titre personnel, cette arrivée en ces lieux m’a, en quelque sorte, permis de boucler la boucle. Je suis ainsi revenu à proximité des locaux de la Tour-Chabot qui m’ont vu lancer cette activité circassienne à Niort. »

Un cirque dont Pascal Fournier dissèque l’évolution. « Celle-ci m’intéresse. Dans les années 1980, le cirque contemporain est né. Il est créatif, artistique et technique. Et il mêle les arts, le cirque évidemment, mais aussi le théâtre, la danse et la musique. Je suis plus attiré par cette forme circassienne. Mais je reste attaché au cirque traditionnel. Dans l’inconscient collectif, c’est d’ailleurs toujours celui qui prédomine. Le petit cirque, sans être péjoratif, qui s’installe au cœur des villages. C’est d’ailleurs celui-ci que nous mettons à l’honneur dans la dernière création de la compagnie, Raplapla ». Un spectacle dans lequel Pascal Fournier ne joue pas. On l’y retrouve à la mise en scène. « Bien sûr, ne plus être sur scène représente une petite frustration au début. Mais je crois que je m’épanouis pleinement à la mise en scène, un nouveau hobby pour moi. Et puis, quand j’ai envie de faire l’idiot, je continue à le faire » sourit-il.   

Et l’on revient à la transmission. « J’insiste, je suis heureux de partager des moments de vie avec les enfants de cirque en scène. Certains anciens sont devenus des professionnels et ils reviennent avec plaisir partager leur savoir avec plus jeunes. C’est comme un cercle vertueux qui se referme. » Ou une transmission perpétuelle dont Pascal Fournier peut être fier. 

Pascal Fournier en quelques dates :

1961: Naissance à Poitiers.

1982 : Rejoint la MPT de la Tour-Chabot.

1989 : Devient animateur la MPT de Sainte-Pezenne.

1993 : Il crée l’association Cirque en scène.

2002 : Installation de cirque en scène sur le site Erna-Boinot.

2016 : Metteur en scène du spectacle Raplapla.