:Une vie à bride abattue

Rencontre avec Yves Leroux, le président du club hippique niortais. L'association fête ses 50 ans cette année.

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A huit ans, pour atteindre le dos du cheval, Yves Leroux grimpait sur la margelle d'un puits : rien n'arrête le directeur  de Marcireau  et président du Club hippique niortais. « C'était à Tôtes, en Seine-Maritime, où je suis né. Avec le petit-fils du voisin, nous devions conduire les vaches d'un champ à l'autre. J'ai alors découvert la noblesse du cheval : cet animal qui semble indomptable mais suscite un sentiment très fort quand on parvient à le contrôler ».
Pour pouvoir suivre les cours d'équitation, le jeune homme travaille l'été au Relais Tôtes-Auffay, à côté de chez lui. Au début des années 70, ses degrés d'équitation en poche, il brille dans plusieurs compétitions nationales et internationales, tout en suivant une formation poussée au haras de Pibert en Autriche, spécialisé dans l'élevage de chevaux « Lipizzan ».

En 1974, il revient au pays avec la ferme intention de vouer sa vie à l'équitation. Pour y parvenir, Yves Leroux contacte LA personnalité incontournable du monde du cheval à l'époque : René Bizard,  président des éleveurs français. Il est installé à Germond, près de Champdeniers : le Normand devient Deux-Sévrien. Un an plus tard, Yves se marie et fonde une famille, ce qui le conduit à suivre le conseil de ses parents : trouver un métier sûr, et faire passer l'équitation au rang de hobby.  

1978 : un jeune entrepreneur niortais, Pierre Marcireau, cherche un commercial : le jeune père de famille met toute son énergie dans l'entreprise, en gardant néanmoins un pied à l'étrier... Il prend d'ailleurs la tête, début 80, de l'Association du Club hippique niortais et commence par mettre en place une gestion rigoureuse. Le succès passe par le développement : Yves Leroux ouvre le centre équestre aux Niortais et met en place un poney-club. Les comptes de la structure passent du rouge vif au vert, les innovations continuent. «Jusqu'alors, les cours étaient assurés par des militaires en retraite. J'ai engagé un jeune enseignant ».  

Très vite, avec l'aide de la Ville, la fréquentation explose et un nouveau centre équestre est mis en chantier, route d’Aiffres. C'est alors que, début 1990, il reçoit un coup de téléphone des pompiers à son bureau : l’ancien centre est en feu. « De la paille était stockée dans le grenier d'un vieux bâtiment abritant une dizaine de chevaux, un court-circuit a dû l'enflammer. Comme les boxes de la nouvelle structure étaient prêts, nous avons pu y mener les bêtes. Malheureusement deux chevaux ont péri ».

Après l'ouverture, le 7 juillet 1990, de ce qui est aujourd'hui un des plus beaux centres équestres du pays, Yves Leroux poursuit sa marche vers l'avenir : mise en place d'une école de formation aux métiers du cheval, création du championnat de France des vétérans en 1992 et du label « École française d'équitation » en 1998. Sa plus belle émotion, il la doit à son goût pour la transmission : « Lorsque les premiers élèves du centre de formation aux métiers du cheval ont été reçus et après que je les aies accompagnés dans leur recherche d'emploi, ils m'ont invité au restaurant et m'ont offert un très beau stylo que j'ai toujours sur moi » .

Si, en cinquante ans d'existence (il a été créé le 8 mai 1964) le Club hippique niortais n'a cessé de gagner en prestige, son directeur Michel Cizeron en est persuadé, c'est grâce à son président : « C'est un homme aussi indispensable que discret : beaucoup de nos adhérents ne le connaissent même pas ! Pourtant, il travaille sans cesse pour perfectionner l'image du club et nous pousse toujours vers plus de qualité. Enfin il est imbattable au niveau des relations extérieures ». Ceux qui ne connaissent pas encore Yves Leroux auront de nombreuses occasions de le rencontrer en 2014 : pour fêter les 50 ans du club, cinquante manifestations sont organisées toute l’année. 

Rencontre réalisée par Jacques Brinaire
(Le 13 janvier 2014)

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