: Une galerie d'art ouverte sur la rue

Rencontre avec Guillaume Tourraud, chargé de la programmation de l’Espace expressions, rue de l'Hôtel de Ville.

Publié le

Rencontre avec Guillaume Tourraud, chargé de la programmation de l’Espace expressions.

  • Comment avez-vous sélectionné Philippe Faure, qui expose ce mois-ci dans votre galerie ?

Je ne le connaissais pas. Il m’a présenté son catalogue : des toiles et des sculptures.  J’ai été particulièrement sensible à ces dernières.

  • Recevez-vous beaucoup de demandes d’exposition ?

Contrairement à nos débuts, en 2004, nous n’avons plus à chercher d’exposants. Nous en refusons un sur deux environ. La programmation de l’ensemble de l’année est bouclée dès novembre. Nous nous penchons actuellement sur l’agenda 2014. Nous assurons désormais six expos par an.

  • Plutôt de l’art contemporain, variations des propositions… Quels sont vos autres critères de sélection ?

Il y a un aspect tout à fait subjectif. Les œuvres doivent porter quelque chose. Par ailleurs, en tant que lieu « carte de visite », nous veillons à ne pas exposer les artistes trop tôt dans l’évolution de leur travail. Nous cherchons aussi à prévoir une scénographie possible dans notre lieu singulier qui présente deux vitrines face à face.

  • Privilégiez-vous les artistes niortais ?

Il y a un important vivier ici. Mais non, il n’y a pas de critères géographiques à notre sélection. Disons que notre programmation s’étend à l’ensemble du Poitou-Charentes, voire jusqu’à Nantes. L’avantage du lieu est qu’il vit tout seul. Les artistes montent leur expo et ne sont pas obligés d’assurer une présence ensuite.

  • Comment parvenez-vous à estimer la fréquentation de la galerie ?

C’est difficile en effet, car le lieu est ouvert. Deux expos particulières nous ont néanmoins permis d’estimer le nombre de visiteurs. Le plasticien Daniel Mar en 2008 et le sculpteur Pierre Auzanneau fin 2011, avaient installé leurs ateliers dans les vitrines. Les visiteurs pouvaient les rejoindre à l’intérieur. On en a compté un millier.

  • L’Espace expressions n’a pas toujours eu ce rôle de galerie d’art…

Le lieu a évolué. Au départ, il s’agissait de célébrer le mutualisme à Niort, par un moyen vivant. Lorsque la Macif et la Smip se sont rapprochées, ont mis en place ce point d’accueil commun, nous avons utilisé la vitrine pour mettre des métiers en avant.
Pendant une période nous avons fait un peu d’événementiel : une animation dans toute la rue pour la fête de la musique 2009, accueilli des concerts des Nouvelles scènes, des écrans pour Takavoir, une expo Téciverdi… C’est un lieu de vie, nous voulons que les Niortais se l’approprient.*

  • Puis vous avez évolué vers une sorte de mécénat…

Oui c’est ça. Aujourd’hui nous nous recentrons sur la galerie. Avant le Pilori, il n’y avait pas beaucoup d’offres pour les arts plastiques en centre-ville. Le lieu permet de soutenir les artistes et offre en plus la possibilité de décloisonner ce type de propositions artistiques. Contrairement aux galeries traditionnelles, tout se passe dans la rue finalement. Ici, les artistes ne sont pas rémunérés, ils ne nous paient pas non plus, nous servons juste de mise en contact.

* : selon Céline Baty, responsable de la communication et de la vie sociale à la Macif-Smip : le futur déménagement des entreprises – qui ont fusionné – avenue de La Rochelle, ne remet pas en cause l’existence de l’Espace expressions.

Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(Mars 2013)

Actualités en relation