:Une chambre contre un échange de services

L'association l'Escale a lancé il y a quelques mois un projet de logement solidaire. Elle recherche actuellement des séniors et des étudiants qui souhaiteraient partager le même toit.

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L’association l’Escale, a lancé avec le soutien de la Ville de Niort, il y a quelques mois, un projet de logement solidaire destiné à rapprocher seniors et étudiants sous un même toit. Cette démarche originale, qui s’inscrit dans le cadre de l’opération « 1 toit, 2 âges » aspire à renforcer le lien social entre les générations. Un loyer économique contre une présence rassurante : une formule « gagnant-gagnant ».

« Un senior met à disposition d’un jeune, gratuitement ou moyennant une petite indemnité d’occupation, une chambre en échange de services : c’est ça le logement solidaire » explique Sandra Lange, responsable de la gestion locative de L’Escale.

Ce projet répond à plusieurs objectifs : retisser les liens entre les générations, proposer à des étudiants qui manquent de ressources un logement à moindre coût et prévenir la solitude des personnes âgées en agrémentant leur quotidien. Le jeune étudiant ou apprenti apportera au senior qui l’héberge une présence rassurante. Il pourra  par exemple l’initier à l’informatique, lui ouvrir les volets, l’emmener chez le coiffeur si ce dernier ne peut plus se déplacer. En échange de quoi, le senior pourra faire profiter de son vécu et de ses connaissances, échanger des recettes de cuisine, faire de petits travaux de couture.

"Pour les étudiants non niortais, ce sera aussi un moyen d’obtenir des informations sur la ville », explique Serge Giraud, directeur de l’association.  Pour que cela fonctionne il faudra que chacun apporte à l’autre : « il s’agit d’un partage et non d’une relation à sens unique » insiste-t-il.
L’association L’Escale  ne vise pas à répondre à la seule problématique du logement étudiant, elle voit dans cette initiative la possibilité « de défendre des valeurs interculturelles  et de faire-ensemble ».

<break>Le respect d’une charte
La cohabitation se veut conviviale et sans rapport de subordination entre hébergeur et hébergé. Elle doit être fondée sur des règles de savoir-vivre essentiels, l’honnêteté et la confiance réciproque.

Dans un premier temps l’association se rend au domicile de celles et ceux qui sont intéressés par le projet pour s’assurer de la qualité du logement. « La chambre ne doit pas faire moins de 9 mètres carré, elle doit être entièrement réservé à la personne hébergée. L’espace commun est à définir ensemble, comme la cuisine, les toilettes, la salle de bain », indique la responsable.
Un entretien approfondi avec le senior et l’étudiant est ensuite nécessaire afin de cerner les attentes de chacun « nous cherchons à savoir ce qu’hébergé et hébergeant pourront s’échanger dans le but de former au mieux les binômes ».

Les deux intéressés seront protégés par une charte homologuée par l’ADIL. Rôles, engagements, droits et obligations de chacun sont ainsi bien cadrés. « La charte indique en autre que le jeune ne prodiguera pas de soins à la personne. Le senior doit avoir conscience que celui-ci n’est ni garde de nuit, ni infirmier ».

Tout Niortais à partir de 60 ans, sans limite d’âge, peut proposer une chambre à l’association en prenant contact avec Sandra Lange. C’est ce qu’a fait Yvonne, première octogénaire Niortaise à avoir déposé un dossier. Elle y a vu un moyen de rester dans un appartement devenu aujourd’hui trop grand, mais dont elle ne voulait pas se séparer.

Avec ce projet solidaire, un nouveau type de relations citoyennes se développe, où aînés, étudiants et collectivités sont tous gagnants.

 

(novembre 2010)