:Préserver la biodiversité de l’aérodrome

Réservoir de biodiversité, l’aérodrome Niort – Marais Poitevin est géré dans le souci de préserver les espèces végétales et animales.

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Identifié comme réservoir de biodiversité de la Trame verte et bleue communale, l’aérodrome Niort – Marais Poitevin fait l’objet d’un plan de gestion simplifié destiné à préserver les espèces végétales et animales.

Qui aurait cru qu’un aérodrome puisse être un espace privilégié de développement floristique et faunistique ? Pourtant ce sont bien les contraintes de sécurité liées à l’activité aéronautique qui font de cet espace semi-naturel un réservoir de biodiversité : l’interdiction de l’accès aux bords des pistes qui limitent le dérangement et le piétinement, l’interdiction de l’activité agricole qui réduit l’apport d’engrais et de produits chimiques, et enfin, le contrôle des constructions à proximité freinant le développement urbain.

L’intérêt écologique de l’aérodrome de Niort est connu depuis longtemps. Afin de structurer et d’organiser la gestion de ce patrimoine naturel, dans le respect de la réglementation imposée par l’activité aéronautique, la Ville de Niort, propriétaire du site, a inscrit la réalisation d’un plan de gestion simplifié dans son plan d’action Biodiversité 2013-2017.

Périodes de tailles, de fauches, de tontes, types d’outils à utiliser, de produits à proscrire, surfaces à laisser en jachère, le plan de gestion détaille les modalités de l’intervention humaine sur les 162 ha de l’aérodrome. Les agriculteurs qui en exploitent plus de la moitié en prairie de fauche ou en culture ont accepté sans difficulté que de nouvelles clauses viennent s’ajouter à celles, déjà contraignantes, imposées par la Direction générale de l’aviation civile.

Des oiseaux et des plantes rares
Le plan de gestion s’appuie sur un inventaire de la flore réalisé par Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE) et un diagnostic avifaunistique du groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) qui ont, par ailleurs, accompagné toute la démarche. Ces études ont permis d’identifier sept espaces différents sur le site – appelés habitats - dont 3,8 ha de pelouse sèche calcaire et 31,5 ha de prairies maigres de fauche, deux types d’habitats rares, en régression sur le département des Deux-Sèvres et protégés au niveau européen.

266 espèces floristiques y ont été observées en 2015 dont le Pigamon nain, menacé en Poitou-Charentes, 6 Orchidées différentes  et l’Origan, plante hôte d’un papillon protégé d’intérêt communautaire, l’Azuré du Serpolet. L’absence de désherbant favorise également la présence de Bleuets, d’Adonis annuelles et Miroirs-de-Venus, fleurs que l’on trouve généralement dans les moissons.

Côtés oiseaux, 33  espèces ont été observées dont cinq protégées : l’Outarde canepetière, l’Oedicnème criard, le Busard cendré au niveau européen, la Linotte mélodieuse et le Traquet Motteux au niveau national .

Les insectes et les reptiles n’ont pas été inventoriés, mais 27 papillons différents ont déjà été recensés et plusieurs espèces  de serpents observées.