Boualem Larbi enseigne la France et le français aux nouveaux arrivants

Alphabenn, en français dans le texte ! 
Par Thomas Manse. Photo : Alex Giraud

Un mot : L’autre
Un rêve : La paix
Un plat : La blanquette de veau
Un lieu : La roussille

Boualem Larbi, dit Ben pour les intimes, est arrivé à Niort il y a maintenant 11 ans. “Le hasard m’a mené jusqu’ici et je ne regrette pas mon choix d’y être resté ! Je me sens bien dans cette ville où j’ai dû tout commencer.” Quittant l’Algérie troublée des années 90, Ben réside à Paris où il tiendra successivement deux brasseries avant de prendre la direction de la province. Est-ce son parcours personnel qui le pousse à tendre la main aux autres ? Nous n’en saurons pas plus, mais toujours est-il que Ben fait une rencontre avec un jeune algérien qui le mènera là où nous nous entretenons aujourd’hui... dans une chapelle ! Il lui donne son premier cours de français et comprend aussitôt qu’il est doué pour ça (une chose qu’il ne concèdera pas pendant cet entretien, par excès d’humilité). Il commence donc sa reconversion auprès d’une association locale : “Nous avons créé une antenne d’Alphabétisation et cela a tout de suite marché. Puis nous avons décidé de créer notre propre structure avec deux autres bénévoles. Alphabenn était née.” Restait à trouver un lieu adapté, proche de la quinzaine d’élèves qui avait suivi Ben dans son projet. Le Diocèse de Poitiers offre à la toute jeune association l’usage d’une chapelle située au 1 rue des Grands-Champs, dans le quartier de la Tour-Chabot. “L’Église a été très réactive et je la remercie chaleureusement. Nous nous acquittons seulement des charges. Je trouve que cet endroit est parfaitement adapté à notre esprit : un lieu religieux accueillant des apprenants de toutes confessions et auxquels nous enseignons l’orthographe, mais aussi les valeurs républicaines françaises et la laïcité. Une parfaite illustration du “Vivre ensemble”, non ?” Car Ben tient tout particulièrement à enseigner la France aux jeunes arrivants, car selon sa philosophie on ne peut comprendre une langue sans connaître le pays. “Actuellement, c’est Jeanne d’Arc qui passionne les élèves. Un beau symbole non ?” Peut-être que les femmes, qui constituent 90 % des élèves de l’association, voient dans la trajectoire de la jeune bergère de Domrémy une motivation supplémentaire. Aujourd’hui, Alphabenn compte 75 élèves motivés rassemblant une vingtaine de nationalités dont la moyenne d’âge se situe entre 19 ans et 65 ans. “Venus en barques ou avec un visa, nos élèves veulent apprendre et s’intégrer dans ce qu’ils considèrent être le pays des Droits de l’homme. Je donne souvent comme exemple Akaki, jeune géorgien arrivé ici il y a un an et demi et qui maîtrise aujourd’hui parfaitement le français et a décroché un CDI. Une belle réussite et une belle intégration !” Malgré des partenaires privilégiés comme la Smacl, Apivia ou encore Carrefour, l’association a toujours besoin de dons pour exister. Rappelons que Alphabenn est une association reconnue d’utilité publique et qu’à ce titre, tous les dons sont déductibles fiscalement.

Contact Aphabenn : 06 45 62 74 55.