:Libération de Niort : Lucette Panier

Lucette Panier avait 13 ans à la libération de la Ville. Une époque dont elle parle avec émotion.

Lucette se souvient avant tout de la dureté de l’occupation : « Le rationnement, le manque de tout, les chaussures à semelles de bois qu’il fallait endurer et cet horrible pain noir qui m’a donné une affection proche de la gale. Lorsque l’on est une enfant, ces choses vous marquent à vie ». La libération, ses parents et elle la sentent venir grâce à la radio qu’ils écoutent quotidiennement. Les nouvelles parlent d’un débarquement allié de grande envergure en Normandie : « Dès juin, nous avons senti que la pression se relâchait. Il y avait moins d’Allemands dans les rues. Mais lorsqu’ils ont quitté la ville fin août, ce fut un déchaînement de joie, de cris, de chants. Nous étions enfin libres et soulagés. La vie allait reprendre son cours normal. Des gens mettaient des drapeaux bleu-blanc-rouge sur leurs balcons. Et nous pouvions enfin sortir le soir, sans couvre-feu. Mais tout n’était pas que joie. Je me rappelle aussi de ces femmes tondues pour cause de collaboration. Cette image m’a marquée et cela n’est pas un bon souvenir ». Pour Lucette, il est important de parler de cette époque : « Il faut raconter ce que l’on a vécu, surtout aux plus jeunes. C’est le seul moyen d’empêcher que cela se reproduise à nouveau ».