:Cécile Dubois, Tout ce qui brille…

Il se dit qu’avec 1 gramme d’or, on peut fabriquer 3 km de fil… Légende ou pas, cette image résume bien la personnalité et le parcours de Cécile Dubois...

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Il se dit qu’avec 1 gramme d’or, on peut fabriquer 3 km de fil… Légende ou pas, cette image résume bien la personnalité et le parcours de Cécile Dubois. Originaire de Niort, elle vient de se voir décerner deux médailles d’argent de Meilleure Apprentie de France, qui viennent couronner un travail acharné autour de sa passion : la pierre précieuse. Petit débrief autour d’un cappuccino avec une jeune femme brillante et passionnée !

Le déclic pour le bijou, elle l’a eu en Pologne, à l’occasion d’un voyage scolaire. Logée chez l’habitant, Cécile Dubois découvre l’atelier de son hôte : « Un véritable bijoutier à l’ancienne, un  homme passionné ». Bocfils, chalumeaux et marteaux lui mettent des étoiles dans les yeux. Elle fabrique déjà des bijoux fantaisie « au tournevis et d’une manière plus qu’artisanale… », mais comprend à ce moment qu’elle veut en faire son métier. Encore faut-il savoir dans quelle discipline tant la bijouterie recouvre de métiers différents. 

Le bac en poche, elle passe les épreuves d’acceptation à l’institut de bijouterie de Saumur avec notamment la présentation d’un bijou inspiré du folklore polonais. Cette première année de CAP lui permet de se frotter réellement à un métier encore trop souvent jugé masculin et de faire un stage à la bijouterie Belem, à Niort, qui, comme son nom l’indique, navigue au pays du beau et du luxe : « Plus qu’une bijouterie, un véritable artisan ! J’y ai beaucoup appris ». Cécile obtient son diplôme de fin d’année, mais reste indécise sur ses préférences. La découverte de la gemmologie sera son deuxième déclic ! « Moi je préfère réaliser un bijou pour une pierre plutôt que l’inverse. Alors une spécialisation dans le sertissage me semblait être la voie de la logique ». 

C’est une autre voix, celle de l’intérieur, qui la pousse à relever un nouveau challenge en se présentant au concours du Meilleur Apprenti de France. Un véritable défi : « Au moment de l’inscription, j’avais conscience du peu d’expérience de mon parcours, alors la pression était minime. » Mais le destin peut être un peu taquin parfois : « Je me suis blessée avec de la cire qui m’a gravement brûlé la main. Mon moral a été touché, mais pas ma  détermination». Le principe du concours est à la fois simple et compliqué, car il s’agit de sertir un bijou (toutes les pièces sont fournies par l’organisateur) : de la précision, de la patience afin que chaque pierre soit au bon endroit, à la même taille, dans le même espacement. Un vrai travail d’artiste que Cécile va s’astreindre à réaliser avec le minimum d’équipement : « J’ai travaillé dans ma petite chambre, à Nevers, pendant mon deuxième stage, sans établi et souvent de longues heures, la nuit. Présenté de cette façon, cela a un côté un peu à la Dickens, mais cela a payé. » 

Une première médaille départementale suivie d’une régionale viennent couronner ces efforts nocturnes et donner quelques paillettes de plus à un CV déjà bien rempli. Aujourd’hui titulaire de son CAP-Sertissage, Cécile n’a qu’une idée en tête, briller dans le métier !

©Photo:Alex Giraud