:Guillaume Belgy : l’homme de fer

Le triathlète niortais Guillaume Belgy a participé ce week-end à la course aussi mythique qu'extrême : l'Ironman d'Hawaï. Il est arrivé 1121e sur 2367 !

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Le triathlète niortais Guillaume Belgy participe ce week-end à la course aussi mythique qu'extrême : l'Ironman d'Hawaï. Un voyage au bout du monde effectué en famille, car chez les Belgy on la joue plus que soudé. Il est arrivé 1121e et 91e dans sa catégorie. Bravo !

Il n’en a pas l’air et pourtant, c’est un monstre. Guillaume Belgy est capable de pousser son corps vers des extrêmes ahurissants. Courir pendant plus de 42 kilomètres est déjà une gageure. Mais quand il ne s’agit que de la partie finale d’une discipline insensée, qui commence cinq heures plus tôt, avec 3800 mètres de natation en eaux vives puis 180 bornes de vélo, genre étape de montagne du Tour de France, cela dépasse l’entendement.

Il ne se met jamais en avant
Le 10 octobre, Guillaume a participé au championnat du monde d’Ironman. Le super triathlon, qui rassemble les 2 700 meilleurs de la planète, se déroule chaque année à Kailua-Kona dans le comté d’Hawaï. Petit « paradis » venteux, au taux d’humidité de 90%, à la température moyenne de 32°C.  « Mon objectif était de me qualifier, voilà ». L’homme est plutôt économe en explications. « Guillaume ne se met jamais en avant », confirme Joël, son père, qui suit de très près la carrière sportive de ses enfants. Julien, le grand frère est ancien cycliste professionnel de feue l’équipe Bouygues Telecom. Il a couru avec Thomas Voeckler, pour situer. Quant à la sœur, Marie, elle a fait les belles heures du SA Souché tennis de table, jusqu’au niveau pro B.

Le sport reste à sa place
Chez les Belgy, le sport est une affaire de famille. Joël, ancien entraineur cycliste amateur, a transmis sa passion à ses deux fils, en leur prodiguant l’art de vivre équilibré. « Le sport doit s’intégrer dans la vie quotidienne et ne pas prendre toute la place », assure le patriarche attentif. Un principe qu’a bien appliqué le très cartésien Guillaume. D’abord, en prenant soin d’avancer loin dans études. Bien lui en a pris. Sa première idée fut de rouler sur les traces de son frère, il en présentait toutes les qualités. Mais il n’a pas été retenu dans le groupe pro de l’équipe cycliste vendéenne. « Il était peut être trop gentil pour ce milieu de requins », excuse le papa. Guillaume ne le vit pas en échec « Je n’étais pas prêt à tout sacrifier pour le cyclisme. J’avais plus envie de stabilité, de trouver un job ». Une envie de vraie vie en somme, pas des paillettes éphémères de la gloire. Il trouve un poste à Niort, en 2012, en temps que chargé d’études statistiques et marketing.

Le triathlon sur un pari
Mais lui viennent des fourmis dans les jambes. « Je n’avais jamais fait de triathlon. J’ai commencé en 2012, suite à un pari avec six copains ». Il finit par prendre une licence au Stade niortais triathlon. Après quelques épreuves il est mordu. Les résultats ne tardent pas. « Quand Guillaume fait quelque chose, il y va à fond ». Et nous voilà en juin 2014. Guillaume, qui est encore un novice du triathlon, s’inscrit déjà pour son premier Ironman, dans le Médoc.
Si elles l’ont toujours soutenu, sur ce coup-là sa maman et sa copine tiquent un peu. On les comprend. Les distances sont proprement inhumaines, impliquent 9 heures d’effort minimum. « Mais quand j’ai vu son résultat à l’Iron Médoc, 3e, j’ai compris qu’il pouvait faire quelque chose de grand », témoigne Joël. Ce quelque chose c’est le pompon : la qualification pour Hawaï.
Doté certes de qualités physiologiques exceptionnelles, le cadet des Belgy a le mental ad hoc. L’entraînement, c’est le matin avant le travail, le midi, le soir, tout en ménageant sa vie de jeune papa. L’homme est par ailleurs ultra indépendant. « Je n’aimerais pas appliquer à la lettre les conseils d’un entraîneur ». Indépendant mais pas solitaire. Fin septembre, toute la famille a décollé pour l’archipel de l’océan Pacifique. Parents, femme et petit bébé, étaient réunis autour du champion pour un grand moment de vie et, accessoirement, se féliciter d’une bonne place, avant le prochain pari…

En dates

  • 5 février 1988 : Naissance à Niort
  • 2010-2012 : Rejoint l’équipe cycliste Vendée U
  • 2013 : Premiers triathlons, sous les couleurs du stade niortais triathlon
  • Septembre 2014 : Remporte le triathlon Soulor-Aubisque
  • 3 juin 2014 : Finit 3e de son premier Ironman, dans le Médoc
  • 28 juin 2015 : Ironman de Nice sous les couleurs du TCG Parthenay. 1er de sa catégorie, qualifié pour le championnat du monde
  • 10 octobre 2015 : Ironman d'Hawaï